Alain de Mijolla
– avec cette mention dans sa Présentation : « Un de mes vœux anciens a été exaucé grâce à Christian Gaillard, qui m’a communiqué l’excellent travail de Florent Serina intitulé C. G. Jung et la France. Chronologie (1946-1964). J’en ai extrait des informations que j’ai intégrées à mon texte, en prenant soin d’indiquer à chaque fois leur origine. C’est en effet une de mes idées constantes que d’inclure dans l’histoire de la psychanalyse celle des mouvements liés à la pensée freudienne, même s’ils s’en sont manifestement écartés. C’est ainsi que j’ai fait participer mes amis jungiens aux Rencontres internationales de l’Association internationale d’histoire de la psychanalyse comme au Dictionnaire international de la psychanalyse, malgré les réticences des puristes. Mais je persiste et je signe… ».
p.VI du tome 2
À la suite de la scission de la Société psychanalytique de Paris en 1953, la Société française de psychanalyse fondée par Daniel Lagache, Juliette Favez-Boutonier et Fran-çoise Dolto trouble le paysage institutionnel. Non reconnue par l’Association psychanalytique internationale, cette nouvelle entité trouve alors son principal soutien en Jacques Lacan. Elle se confronte aux commissions d’études, rapports et « Business meetings » hostiles à sa reconnaissance internationale, jusqu’aux « Recommendations » de 1963, qui écartent Dolto et Lacan de tout enseignement.
Ce second volume de La France et Freud narre les années troubles de la constitution du réseau psychanalytique français. Un rapport demeuré jusqu’à ce jour inédit est ici intégralement publié : signé par Pierre Turquet, directeur de la Commission d’enquête de l’Association psychanalytique internationale, il sonne en 1964 le glas de la Société française de psychanalyse en tant que telle. Une partie de ses membres vient alors former l’Association psychanalytique de France, tandis qu’une autre suit la proclamation par Jacques Lacan le 21 juin 1964 qui donne naissance à l’École freudienne de Paris : « Moi, Jacques Lacan, seul et aussi seul que je l’ai toujours été, je fonde… »
1954-1964 – D’une scission à l’autre