Date / Heure
Date(s) - samedi 8 octobre 2022
9h30 - 18h00
L’association « Psyché et Art » nous invite à son prochain colloque autour de l’art rupestre et l’art brut ; elle recevra notamment Christian Gaillard, psychanalyste jungien, éminent membre de la SFPA.
Présentation des organisateurs :
“Art pariétal/Art brut…”
“Est-ce que je peux colorier la main?” Demande une petite patiente pendant sa séance… Elle venait de faire parfaitement le contour de ses doigts sur une feuille – ces 4 dernières minutes résument 40 mille ans, 40 mille ans et 4 minutes si l’on
préfère… L’enfant du totem humain, passé de la nature à la culture nous rappelle la horde, le meurtre, le cannibale et l’inceste au noyau même de nos instincts…
Les artistes des grottes de Sulawesi savaient à l’évidence quelque chose de la capacité négative du psychisme : voir en creux le plein et inversement.
Symboliser, subjectiver le potentiel de sauvagerie pulsionnelle, s’approprier la mort et l’amour, la survie et la guerre, sont un héritage et une conquête processuelle toujours renouvelée à laquelle la fonction artistique dès son origine nous confronte par l’infinité de ses mises en scènes et que la psychanalyse, avec ses outils classiques ou plus spécifiquement art-thérapeutiques, tente parfois de soutenir dans le sens d’une croissance psychique.
Nous parlerons ensemble du premier génie artistique connu de l’Art rupestre, du jaillissement sensible de l’humanité dans une bande dessinée préservée dans ses cryptes rocheuses aux quatre coins de la planète.
Nous écouterons durant l’après-midi une autre forme de jaillissement du monde interne, née de la maladie du penser, comme disait Didier Anzieu, et de l’impérieuse contrainte à signifier, une expérience de subversion mutuelle du sensoriel et de la représentation, nichée dans la fente structurelle de la psychose.
L’art brute réinvente d’inédits codes artistiques, tels des produits dérivés des effets tranchants de l’auto-conservation et d’auto-restauration face à la possible perte de soi. L’Art brute, qui porte l’expérience de la dislocation psychique, est-il
une détonation instrumentalisée par la nomenclatura des marchands, un anoblissement opportun de la folie ? Le patient, « artiste malgré lui », est peut-être le plus artiste d’entre tous disputant ainsi la légitimité de l’art aux artistes autorisés. Cet espace intermédiaire entre le soin et la cité nécessite-t-il de penser les conditions de cadre éthique, un bémol sur la portée d’une célébration naïvement contemplative? …
Des interventions artistiques pendant le colloque vont inciser dans nos résistances et certitudes à nous sentir singulier dans notre siècle, nous aider à accepter l’évidence d’une universalité et d’une intemporalité des ressorts de l’inconscient, depuis la grotte jusqu’à nos cabinets de consultation…
La conférence se tiendra en présentiel et également en visioconférence.
Tarif plein (sans adhésion) : 70€ la journée, 35€ la demi-journée
Membre adhérent 35€ la journée, Étudiants (moins de 30 ans) et personnes en recherche d’emploi : 10€ (joindre un justificatif)
INALCO, Paris