Décès d’Alain de Mijolla

Vous savez qu’Alain de Mijolla est mort en février dernier.
Nous perdons avec lui un clinicien, un chercheur, un écrivain, qui nous a largement aidés et accompagnés par son ouverture d’esprit, sa liberté de pensée, et l’accueil qu’il nous a réservé tout au long des ces dernières années et décennies. Pour ma part, j’ai vécu avec lui une longue, cordiale, et riche collaboration. Il m’a invité à plusieurs reprises à intervenir lors des congrès de l’Association Internationale d’Histoire de la Psychanalyse, et, de là, dans la revue freudienne Topique. Nous avons eu ensuite l’occasion de débattre dans bien des endroits du monde, parfois vivement, à propos, notamment du film qu’Elisabeth Marton a consacré à Sabina Spielrein. Et entre autres occasions de collaboration, il m’a demandé, pour son Dictionnaire International de Psychanalyse, de lui proposer et d’encadrer les 23 ou 24 articles consacrés à la Psychologie Analytique dans ce Dictionnaire. Bon nombre de nos collègues ont ainsi participé à cet ouvrage, qui reste unique par sa conception et son impact.
Lui qui savait tenir ses distances par rapport aux institutions, et en même temps imposer son autorité d’analyste, de chercheur et d’écrivain, a ainsi ouvert la voie aux relations et rencontres aujourd’hui fécondes entre l’IPA et l’IAAP, comme en témoignent les programmes des prochains congrès de ces organisations, cet été, à Londres, et à Vienne.
Il reste pour moi et pour bien d’autres un de nos collègues freudiens parmi les plus estimés, les plus indépendants, et les plus créatifs. Je recommande à tous la lecture de son livre intitulé Les Visiteurs du moi, un livre qui s’ouvre tout naturellement à nos approches cliniques et théoriques jungiennes.

Christian Gaillard.

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