Les quatre propositions qui sont développées dans mon exposé sont les suivantes : 1. Les états limites sont dominés par un conflit d’opposés au sein duquel coexistent la dépression et la destructivité. Ces deux opposés reposent sur la dynamique de ce qu’on appelle le « négatif ». 2. La problématique des états limites est en grande partie due à un environnement parental qui, parce qu’il fonctionne en « faux self », est particulièrement toxique. 3. Ces deux paramètres expliquent que les états limites aient des difficultés à symboliser leurs conflits intrapsychiques qui se transforment en conflits interpersonnels. 4.Tous les états limites ne présentent pas la même gravité, mais je serais assez tentée de penser que nous avons tous un noyau limite plus ou moins important selon les cas.
Recherches
Les dimensions du rêve
Le film d’Etienne Lalou et Igor Barrère donne à voir, à partir du corps — en particulier de la mobilité des yeux et du jeu expressif des mains —, combien était vivante et convaincante la façon d’écouter, de réfléchir, de penser d’Elie Humbert : c’est l’être entier que la parole anime, corps, esprit, sentiment. Et combien sa conception du rêve est originale, même s’il convient, pour s’en rendre réellement compte, de compléter le peu qui est dit ici par ses conférences et ses articles postérieurs. Le film est passé à télévision en 1976. Ses principaux articles sur le rêve datent de 78 (« L’expérience onirique ») ; de 82 (« Le ‘discours’ du rêve ») ; de 83 (« L’interprétation des rêves et leur contenu » et le chapitre qui leur est consacré dans son Jung) ; et de 85 (« Les temps du rêve »). Les premiers articles ont été regroupés par Viviane Thibaudier, dans Ecrits sur Jung. Le dernier fait partie des conférences publiées dans La dimension d’aimer. Je vais revenir sur chacun de ces textes.
Elie Humbert et la question du sens
Elie Humbert a rencontré Jung à la fin des années 1950, quatre ans avant la mort de Jung avec lequel il a travaillé durant trois années de 1957 à 1960.
Les territoires du rêve
Parler du rêve place chacun d’entre nous au cœur de son intimité psychique. Lorsque nous nous réveillons encore impressionnés par le rêve que nous venons de faire, il arrive souvent que nous soyons soulagés que personne d’autre n’ait accès à ce qui vient de nous arriver. Car le rêve, c’est d’abord quelque chose qui nous arrive, comme on le dirait d’un événement ou d’une rencontre. (…)
Deuil de l’analyse – Deuil de l’analyste
« L’analyse n’est pas un processus sans fin, mais peut,
si l’analyste possède la compétence et la patience requises
être amenée jusqu’à une conclusion naturelle. »
Sandòr Ferenczi [[Internationale Zeichrift für Psychoanalyse, vol XIV, 1928. Cité par Freud in Résultats, Idées, Problèmes II, « L’analyse avec fin et l’analyse sans fin « , Paris, PUF, 1998, p. 262. ]]
La psychanalyse jungienne
La psychanalyse, à l’évidence, n’est plus ce qu’elle était.
En témoignent les récentes publications les plus importantes qui se proposent de présenter et d’explorer de l’intérieur la configuration des problématiques en la matière. Si le Vocabulaire de la Psychanalyse de Jean Laplanche et Jean-Bertrand Pontalis s’en tient, pour l’essentiel de son corpus et dans la plupart de ses analyses, aux textes de Freud, le Dictionnaire de la Psychanalyse d’Elisabeth Roudinesco et Michel Plon dénombre, présente et discute six grands « courants » ou grandes « composantes » du mouvement psychanalytique – l’annafreudisme, le kleinisme, l’Ego Psychology, les Indépendants, la Self Psychology et le lacanisme – , tandis que le tout récent Dictionnaire International de la Psychanalyse d’Alain de Mijolla, pour sa part, élargit le champ et ouvre également ses colonnes à des analystes qui se réclament de Carl Gustav Jung, d’Alfred Adler, de Sandor Ferenczi ou de Françoise Dolto, et qui ont été chargés de présenter eux-mêmes dans cet ouvrage les concepts, les personnalités marquantes, les œuvres et les institutions du courant dont ils relèvent [[ J. Laplanche et J.-B. Pontalis, Vocabulaire de la psychanalyse, Paris, PUF, 1967, E. Roudinesco et M. Plon, Dictionnaire de la psychanalyse, Paris, Fayard, 1997, not. à l’article « Freudisme », p. 361-363, Dictionnaire international de la psychanalyse, A. de Mijolla éd., Paris, Calmann-Lévy, 2002, avec 25 entrées pour la « psychologie analytique » jungienne.]].
La femme et le génie.
De la sexualité à l’érotique
Jung n’a nullement minimisé l’importance de la sexualité dans le développement psychique et le processus d’individuation ; au contraire, celle-ci non plus opposée mais progressivement reliée au spirituel va engendrer une érotique de l’âme, une dynamique fondamentale aussi bien dans l’expérience intérieure de chacun que dans sa relation affective à l’autre et au monde.Deux exemples cliniques mettent en scène cette approche tournée vers le versant plus particulièrement féminin de la sexualité.
Carole, la mercière et les poupées
Une petite fille, aidée par une mercière un peu magicienne, invente des scénarios où des poupées représentent les différentes parties de sa vie psychique. Derrière l’apparence de la petite fille modèle s’expriment des émotions conflictuelles : la colère, la tristesse, l’excitation, la peur de la séparation, et tout un questionnement sur l’amour, la sexualité et la maternité.