18. La vie symbolique

Volume 18

000604 Les conférences de Tavistock : Théorie et pratique de la psychologie analytique. Conférence I. (1935)

In Jung, Collected Works of C. G. Jung, Vol.18.Princeton University Press, 1976. 904 p. (p. 5-35), (§1-73).

1935, Institut de psychologie médicale à Londres (Tavistock Clinic) : conférence et discussion sur la nature de la conscience, ses relations avec la psyché inconsciente, ses fonctions. La psychologie est reconnue comme une science de la conscience et des contenus de la psyché inconsciente qui ne peuvent être explorés qu’à travers leurs manifestations conscientes. La conscience en elle-même est intermittente et limitée ; elle est le produit de la perception et de l’orientation du moi dans le monde extérieur. Les fonctions et les constituants de la conscience sont a) ectopsychiques : ils concernent les contenus de la conscience relatant les faits et les données de l’environnement (sensation, pensée, sentiment et intuition), b) endopsychiques : ils concernent les contenus de la conscience relatifs aux contenus supposés inconscients (mémoire, constituants subjectifs des fonctions conscientes, émotions et affects, invasion de la conscience par des éléments inconscients). La différenciation des fonctions est abordée en relation avec les types de personnalité. D’autres définitions et implications sont fournies au cours de la discussion qui suit la conférence.

000605 Les conférences de Tavistock : Théorie et pratique de la psychologie analytique. Conférence II (1935)

In Jung, Collected Works of C. G. Jung, Vol.18.Princeton University Press, 1976. 904 p. (p. 36-69), (§74-144).

1935, Institut de psychologie médicale à Londres (Tavistock Clinic) : discussion sur les processus inconscients de l’esprit et sur les moyens d’y accéder. On insiste sur le fait que les processus inconscients ne peuvent être observés directement mais seulement à travers les contenus ayant accédés à la conscience. Les contenus inconscients qui traversent le seuil de la conscience sont ceux de l’inconscient personnel comprenant des contenus d’origine personnelle et ceux de l’incons-cient collectif comprenant les archétypes à caractère mythologique qui appartien-nent à toute l’humanité ; ils reflètent l’histoire du cerveau humain et peuvent s’activer dans les groupes. Tableau de la structure de la psyché en fonction de ces données et de ces concepts. Trois méthodes d’approche de l’inconscient sont proposées : tests d’associations de mots, analyse des rêves et imagination active. Le test d’association qui repose sur les temps de latence et les erreurs au cours des associations de mots est exposé en détail avec des exemples de cas. Au cours de la discussion qui a suivi la conférence, on précise la définition de l’inconscient et on la compare à celle de la théorie freudienne ; le test d’association est plus amplement expliqué.

000606 Les conférences de Tavistock : Théorie et pratique de la psychologie analytique. Conférence III (1935)

In Jung, Collected Works of C. G. Jung, Vol.18.Princeton University Press, 1976. 904 p. (p. 70-101), (§145-227).

1935, Institut de psychologie médicale à Londres (Tavistock Clinic) : discussion sur l’analyse des rêves comme source d’information au cours du traitement ; référence précise à un cas clinique. Présentation d’un cas clinique suite à une introduction sur les complexes (définis comme un ensemble d’associations et qui ressemblent à des personnalités fragmentaires) et sur l’usage du test d’association de mots au cours d’expériences sur la famille. Contrairement à l’analyse freudienne des rêves, ceux-ci ne sont pas considérés comme des représentations déguisées de désirs censurés mais comme des manifestations de ce que fait l’inconscient avec les complexes. Contrastant avec la technique freu-dienne de libre association, c’est le processus d’amplification qui est utilisé pour découvrir le contexte du contenu du rêve. Explication spéciale proposée sur les thèmes du héros, du dragon et de la baguette comme symboles mythologiques apparaissant dans les rêves. Après la conférence, discussion des rêves et présentation d’un cas clinique.

000607 Les conférences de Tavistock : Théorie et pratique de la psychologie analytique. Conférence IV (1935)

In Jung, Collected Works of C. G. Jung, Vol.18.Princeton University Press, 1976. 904 p. (p. 102-134), (§228-303)
.

1935, Institut de psychologie médicale à Londres (Tavistock Clinic) : revue d’images archétypiques dans les rêves. Les rêves contenant de telles images montrent que la situation psychologique du rêveur dépasse le registre personnel de l’inconscient et se réfère aux problèmes universels de l’humanité. Des exemples de rêves à thème mythologique ou biblique sont passés en revue et il est affirmé que ces rêves, comme tous les autres, indiquent que l’individu agit en désaccord avec les conditions inconscientes. Présentation d’un rêve particulier à contenu mythologique et analyse des symboles du serpent, de la caverne, de l’eau, du trésor, du poignard et de la cité. Au cours de la discussion après la conférence, explications des ressemblances et différences entre l’approche présente et celle de Freud.

000608 Les conférences de Tavistock : Théorie et pratique de la psychologie analytique. Conférence V (1935)

In Jung, Collected Works of C. G. Jung, Vol.18.Princeton University Press, 1976. 904 p. (p. 135-182), (§304-415).

1935, Institut de psychologie médicale à Londres (Tavistock Clinic) : examen du transfert, sa psychologie et son traitement. Le transfert est décrit comme une forme particulière de projection dans laquelle des contenus subjectifs sont inconsciemment étendus à une autre personne. Les différents modèles du transfert et son étiologie, le transfert des thérapeutes et les motifs de transfert sont illustrés par des cas. Le traitement du transfert comporte quatre étapes : a) la prise de conscience par le patient de la valeur subjective des images qui le troublent, b) la discrimination entre les contenus personnels et impersonnels, c) la diffé-renciation entre la relation personnelle à l’analyste et les facteurs impersonnels et d) l’objectivation des images impersonnelles. Prise en compte de la relation de la thérapie à la religion. Au cours de la discussion, court compte rendu de la technique d’imagination active.

000609 Symboles et interprétation des rêves (1961). I. La signification des rêves.

In Jung, Collected Works of C. G. Jung, Vol.18.Princeton University Press, 1976. 904 p. (p. 185-195), (§416-443), & Jung, L’HOMME ET SES SYMBOLES, Robert Laffont, Paris 1964, (p.18-103).

Dans un passage d’un traité écrit en 1961 il est dit que la signification des rêves vient des symboles inconsciemment et spontanément présents dans les rêves : ils permettent de détecter les aspects inconscients des évènements psychiques conscients. Les rêves sont la source la plus universelle et commune de l’étude de la faculté de symbolisation humaine et ils représentent la principale source de connaissance du symbolisme. Dans l’analyse des rêves, seules les images montrant clairement et visiblement leur appartenance au matériel onirique doivent être prises en compte ; la libre association pratiquée par Freud n’est pas en mesure de fournir une interprétation correcte. Les croyances des tribus primitives à propos des rêves sont comparées à celles des modernes, et on suppose que la conscience humaine, du fait de sa relative jeunesse historique, est limitée et résiste à la partie inconnue de la psyché, même chez les individus des sociétés modernes.

000610 Symboles et interprétation des rêves (1961). 2. Les fonctions de l’inconscient.

In Jung, Collected Works of C. G. Jung, Vol.18.Princeton University Press, 1976. 904 p. (p. 196-202), (§444-460), & Jung, L’HOMME ET SES SYMBOLES, Robert Laffont, Paris 1964, (p.18-103).

Dans un passage d’un traité écrit en 1961, les différentes fonctions de l’inconscient sont présentées comme exemple du matériel subliminal sur lequel est fondée la production spontanée des symboles oniriques. L’inconscient est le réservoir de contenus provisoirement disparus qui continuent à influencer les processus conscients. Un son à peine audible sera ou ne sera pas perçu selon l’attention qui lui sera accordée. Par exemple, un stimulus physique sur un patient hystérique peut être anesthésiant. Des contenus peuvent également jaillir de l’inconscient, par exemple lorsqu’une perception sensible influe sur le comportement, ou quand un souvenir inconscient s’introduit dans une œuvre créatrice sous forme de cryptomnésie. On suppose que ce matériel devient inconscient parce que des contenus conscients doivent perdre leur énergie (l’attention qu’on leur porte) ou leur coloration émotive, afin de laisser la place à de nouveaux contenus. On distingue les contenus intentionnels dérivés de la personnalité du moi et les contenus non-intentionnels provenant d’une source différente du moi.

000611 Symboles et interprétation des rêves (1961). 3. Le langage des rêves.

In Jung, Collected Works of C. G. Jung, Vol.18.Princeton University Press, 1976. 904 p. (p. 203-215), (§461-494), & Jung, L’HOMME ET SES SYMBOLES, Robert Laffont, Paris 1964, (p.18-103).

Dans un passage d’un traité écrit en 1961 : l’analyse des rêves est abordée en fonction des images et des symboles qui y apparaissent. Beaucoup de rêves présentent des images et des associations semblables aux idées primitives, aux mythes et aux rites (les « résidus archaïques » de Freud), et pourtant ces éléments sont fonctionnels et servent de pont entre des moyens d’expression conscients et des moyens imaginaires plus primitifs. Les rêves sont des tentatives pour rétablir l’équilibre psychique en restituant des images et des émotions qui expriment l’état de l’inconscient. Mention de thèmes oniriques typiques et analyse de nombreux rêves. L’un des rêves de Jung a été analysé par Freud et par Jung lui-même : les deux analystes ne se sont pas accordés sur l’interprétation du rêve.

000612 Symboles et interprétation des rêves (1961). 4. Le problème des types dans l’interprétation des rêves.

In Jung, Collected Works of C. G. Jung, Vol.18.Princeton University Press, 1976. 904 p. (p. 216-226), (§495-519), & Jung, L’HOMME ET SES SYMBOLES, Robert Laffont, Paris 1964, (p.18-103).

Passage d’un traité écrit en 1961 : au cours de la description de la méthode d’approche des rêves en tant que source principale des symboles naturels, explication de l’importance des types de personnalité – extravertie et introvertie. La différence entre l’extraverti, concerné par les données extérieures et l’introverti, essentiellement préoccupé par la façon dont il appréhende une situation. joue un grand rôle dans l’analyse des rêves. Aucune technique thérapeutique n’est uniformément applicable à tous les patients étant donné que chaque cas représente un individu dans une condition précise. Des exemples sont fournis pour illustrer le fait que l’interprétation des rêves et de leurs symboles dépend pour une large part de la disposition du rêveur, car les symboles possèdent de nombreuses significations, parfois même contradictoires selon les patients.

000613 Symboles et interprétation des rêves (1961). 5. Les archétypes dans le symbolisme des rêves.

In Jung, Collected Works of C. G. Jung, Vol.18.Princeton University Press, 1976. 904 p. (p. 227-243), (§520-559), & Jung, L’HOMME ET SES SYMBOLES, Robert Laffont, Paris 1964, (p.18-103).

Passage d’un traité écrit en 1961 : dans l’interprétation des rêves, importance primordiale des archétypes – tendance héritée de l’esprit humain à former des représentations d’ordre mythologique -. Le symbolisme et autres phénomènes présents dans les rêves ne sont pas d’origine individuelle mais dérivent de formes innées de l’esprit humain. Exemples de rêves à symbolisme religieux et mythologique ; commentaires sur la différence entre les primitifs qui vivent leurs symboles et les modernes qui réfléchissent à propos de ceux-ci. Dans la mesure où l’esprit moderne est qualifié de dissocié et confus, on conclut que le passé aussi bien que le présent doivent être compris afin de mettre en perspective les pouvoirs qui agissent hors du champ du libre-arbitre. A ce propos, il est essentiel de comprendre les mythes et les symboles.

000614 Symboles et interprétation des rêves (1961).6. Fonction des symboles religieux.

In Jung, Collected Works of C. G. Jung, Vol.18.Princeton University Press, 1976. 904 p. (p. 244-252), (§560-577), & Jung, L’HOMME ET SES SYMBOLES, Robert Laffont, Paris 1964, (p.18-103).

Dans le cadre d’une discussion sur les symboles et l’interprétation des rêves présentés dans un essai en 1961, on fait valoir que les symboles religieux, bien que représentant des croyances qui ne peuvent être prouvées, donnent néanmoins un sens à la vie humaine et aident l’homme à trouver sa place dans l’univers. On note que bien des personnes qui ont perdu la foi en la religion posent des questions d’ordre psychiatrique réservées jadis aux théologiens. Des symboles tels que l’âge d’or, l’homme dieu, la croix et le lingam indou sont passés en revue et discutés ; on insiste sur l’importance de l’imagination et de l’intuition dans l’interprétation des rêves et des symboles.

0006015 Symboles et interprétation des rêves (1961). 7. Guérison de la dissociation.

In Jung, Collected Works of C. G. Jung, Vol.18.Princeton University Press, 1976. 904 p. (p. 253-264), (§578-607), & Jung, L’HOMME ET SES SYMBOLES, Robert Laffont, Paris 1964, (p.18-103).

Passage d’un traité écrit en 1961 : discussion sur la perte des valeurs morales et spirituelles dans le monde moderne et sur la fonction des rêves transmettant, de l’inconscient vers la conscience, des symboles numineux ou spirituels. L’énergie émotionnelle attachée aux phénomènes numineux ne cesse d’exister quand elle disparaît de la conscience, elle réapparaît dans les manifestations inconscientes sous l’apparence d’évènements symboliques qui compensent les troubles de la psyché consciente. Tandis que l’homme estime ne trouver ni dans sa religion ni dans ses philosophies des idées-forces pouvant le sécuriser, il oublie que Dieu parle essentiellement à travers les rêves et les visions. L’accent est mis sur l’importance d’assimiler et d’intégrer le conscient et l’inconscient.

0006016 La vie symbolique (1939)

In Jung, Collected Works of C. G. Jung, Vol.18.Princeton University Press, 1976. 904 p. (p. 267-290). (§608-696) ) & Jung, LA VIE SYMBOLIQUE, Albin Michel Paris 1989, 268 p. (p.55-84), (§15-103).

Au cours d’un séminaire à la Guilde de psychologie pastorale à Londres en 1939, conférence qui répond à deux questions portant sur le fait que les catholiques romains sont rarement sujets aux névroses. On suppose que les catholiques sont effectivement sujets aux névroses, mais qu’ils ont recours aux prêtres plutôt qu’aux médecins. On suppose néanmoins aussi que le peu de manifestations complexuelles chez les catholiques serait dû à l’attention que l’église porte à la vie symbolique dont ont besoin tous les hommes. La confession, le directeur de conscience, la messe et autres sacrements englobent le mystère qui remonte à l’histoire de l’esprit humain. En réponse à une autre question, illustration par des cas cliniques, du besoin et de la place de Dieu dans la psyché ; incertitude quant au développement historique futur de la religion. Discussion concernant le rituel, le symbolisme, les névroses dans le protestantisme et autres thèmes relatifs à la religion et la santé mentale.

0006017 Sur les phénomènes occultes. A propos des phénomènes spirites. (1905)

In Jung, Collected Works of C. G. Jung, Vol.18.Princeton University Press, 1976. 904 p. (p. 293-308), (§697-740), & Jung, L’AME ET LE SOI, Albin Michel Paris 1990, 285 p. (p.293-214), (§240-281).

Au cours d’une conférence en 1905, survol historique des phénomènes de spiritisme (magnétisme animal, clairvoyance, prophétie, visions) et discussions sur des expériences personnelles avec des médiums. La double nature du spiritisme : a) l’aspect théorique et scientifique, b) l’aspect religieux, concerne deux registres différents de l’expérience humaine. Les expériences personnelles avec des médiums ont été l’occasion de démonstrations de table tournante, d’écriture automatique, de discours sous transe et on observe la ressemblance de certains phénomènes avec les symptômes de perturbations émotionnelles. En conclusion, les phénomènes de spiritisme sont difficiles à comprendre et leur réalité reste en question bien qu’impossible à réfuter.

0006018 Sur les phénomènes occultes. Préface aux « Phénomènes occultes » de Jung (1939)

In Jung, Collected Works of C. G. Jung, Vol.18.Princeton University Press, 1976. 904 p. (p. 309-311), (§741-745), & Jung, L’AME ET LE SOI, Albin Michel Paris 1990, 285 p. (p.216-219), (§282-286).

Dans sa préface de 1939 aux « Phénomènes occultes », Jung aborde les phénomènes occultes et en particulier la question de l’existence de l’âme après la mort. Ces passages de l’ouvrage sont commentés en fonction de la valeur fonctionnelle de l’idée d’immortalité et non de sa dimension métaphysique. L’idée d’immortalité existe partout dans le monde et est donc réelle ; c’est une caractéristique de la vie psychique. On conclut que pour des raisons d’hygiène psychique il vaut mieux ne pas oublier ce genre d’idées universelles ; si elles ont disparu par négligence ou disgrâce intellectuelle, il convient de les réintroduire en dépit des prétendues « preuves » philosophiques pour ou contre leur existence.

000619 Sur les phénomènes occultes. Psychologie et spiritisme.(1948)

In Jung, Collected Works of C. G. Jung, Vol.18.Princeton University Press, 1976. 904 p. (p. 312-316), (§746-756), & Jung, L’AME ET LE SOI, Albin Michel Paris 1990, 285 p. (p.220-226), (§287-297).

Dans une préface à « l’Univers non obstrué » de Stewart Edward White (1948) le spiritualisme et les esprits sont abordés dans leur relation à l’inconscient et en fonction d’un rapprochement possible avec la psychologie. Les esprits apparaissent comme des phénomènes psychiques dont l’origine se situe dans l’inconscient. Ils reflètent des personnifications de contenus inconscients, conformément à la règle qui veut que des contenus inconscients activés revêtent le caractère de personnalités lorsqu’ils sont perçus par le conscient. Donc, dans le spiritualisme, les communications des esprits parlent de l’inconscient. Le spiritualisme décrit par White est comparé à des aspects de la psychologie moderne, le but de l’un comme de l’autre étant finalement de compenser les limites du conscient en approfondissant sa connaissance de l’inconscient.

000620 Sur les phénomènes occultes. Préface à « Les revenants : superstition ou croyance fondée  » de Möser. (1950)

In Jung, Collected Works of C. G. Jung, Vol.18.Princeton University Press, 1976. 904 p. (p. 317-326), (§757-781), & Jung, L’AME ET LE SOI, Albin Michel Paris 1990, 285 p. (p.227-243), (§298-322).

Dans la préface d’un ouvrage sur des expériences parapsychologiques : « Spuk : Irrglaube oder WahrglaubeÊ? » (« Les revenants : superstition ou croyance fondée? ») de Fanny Moser (1950), il est dit que la prévention contre la croyance en la parapsychologie est fondée sur une peur archaïque inconsciente des fantômes et on rapporte une expérience personnelle de fantôme. On soutient que le rationalisme et la superstition sont complémentaires et que plus on devient consciemment rationaliste, plus le monde inconscient s’anime. Les phénomènes parapsychologiques intéressent le psychologue en ce qu’ils apportent des informations sur l’extériorisation des processus inconscients, leur contenu et l’origine possible de ce genre de phénomènes. L’expérience personnelle est analysée dans le sens des perceptions et reconstructions possibles de l’inconscient.

000621 Sur les phénomènes occultes. Préface à « Apparitions fantômes, rêves et mythes » d’A Jaffé.(1958)

In Jung, Collected Works of C. G. Jung, Vol.18.Princeton University Press, 1976. 904 p. (p. 327-329), (§782-789), & Jung, L’AME ET LE SOI, Albin Michel Paris 1990, 285 p. (p.244-248), (§323-330).

Dans une préface à « Apparitions et prémonitions » d’Aniela Jaffe (1958) on fait remarquer que les « contes merveilleux », les avertissements des visions et autres évènements étranges sont souvent rapportés sous forme d’histoires de fantômes ou d’évènements relevant de la superstition. L’ouvrage considère de telles expériences comme des faits psychiques et questionne de façon psychologique : qui a vu des fantômes, dans quelles conditions et ce que tel ou tel fantôme symbolise. On conclut que la psychologie de l’inconscient a fait la lumière sur de nombreuses questions de parapsychologie et on peut s’attendre à ce qu’elle face de même à propos des contes merveilleux.

000622 Psychogenèses de la maladie mentale. Le statut actuel de la psychologie appliquée (1908)

In Jung, Collected Works of C. G. Jung, Vol.18.Princeton University Press, 1976. 904 p. (p. 333-334), (§790-793).

Dans un compte rendu de 1907/1908, résumé du statut de la psychologie appliquée en Suisse Allemanique. Il existait un Institut de psychologie à Berne ; des cours et des programmes étaient disponibles à Zurich et de multiples associations et sociétés étaient opérationnelles.

000623 Psychogenèses de la maladie mentale. A propos de la démence précoce (1910)

In Jung, Collected Works of C. G. Jung, Vol.18.Princeton University Press, 1976. 904 p. (p. 335), (§794).

Dans un résumé lors du Premier Congrès International de Psychanalyse (1908), on a avancé l’hypothèse que la perte d’énergie dans le processus d’association, qui prend alors l’allure d’un rêve, semble indiquer qu’un agent pathogène, inexistant dans les autres désordres, contribue à la démence précoce (schizophrénie).

000624 Psychogenèses de la maladie mentale. Compte rendu de « Konrad Ferdinand Meyer : une étude psychologique et psychographique » de Sadger (1909)

In Jung, Collected Works of C. G. Jung, Vol.18.Princeton University Press, 1976. 904 p. (p. 336-338), (§795-796).

Mention faite du « Konrad F. Meyer : Eine Pathographisch-psychologische Studie » (« Une étude psychologique et psychographique de Konrad F. Meyer » ) d’Isidore Sadger (1908) : il explique le développement de la personnalité du poète dans son ensemble et en termes de processus psychologique, au lieu de proposer un simple diagnostic ou catégoriser sa pathologie en fonction d’un cadre clinique de référence. On propose que la tâche du « psychographe » soit une description en langage intelligible de ce qui se passe en réalité dans le domaine de la psyché et que le biographe ignore, ce que les travaux psychographiques précédents n’ont pas su réaliser.

000625 Psychogenèses de la maladie mentale. Compte rendu de « Le soi subconscient » de Waldstein. (1909)

In Jung, Collected Works of C. G. Jung, Vol.18.Princeton University Press, 1976. 904 p. (p. 339-342), (§797-799).

Dans un compte rendu de « Das unbewuste Ich und sein Verhaltnis zur Gesundheit und Erziehung » (Le soi subconscient et sa relation à l’éducation et la santé) de Louis Waldstein (1908), esquisse de l’histoire de la connaissance scientifique allemande : le rejet du mesmérisme et de la thérapie suggestive implique la reconnaissance de l’existence du subconscient. On mentionne cet ouvrage a) pour la lumière qu’il projette sur les régions de la psyché d’où surgissent toutes les réalisations humaines, les travaux créatifs et les désordres nerveux, b) pour le rejet du dogmatisme qui considère les névroses comme des maladies organiques du cerveau.

000626 Psychogenèses de la maladie mentale. Le crime et l’âme (1933)

In Jung, Collected Works. of C. G. Jung, Vol.18.Princeton University Press, 1976. 904 p. (p. 343-346), (§800-821).

Réflexions sur la double personnalité du criminel, déchiré entre la respectabilité et le crime, et sur le fait que celui-ci semble apparaître aux yeux du criminel comme quelque chose d’étranger qui a prise sur lui et qui le rend parfois ignorant de ce qu’il est en train de commettre. Présentation de cas pour illustrer la personnification de l’instinct criminel et le transfert des mauvais instincts de l’une des personnalités sur l’autre, laquelle commet alors un crime qu’autre-ment elle n’aurait pas commis. Dans le cas de la transmission des instincts pervers, on fait observer que plus la personne est mauvaise, plus elle tente de faire encaisser aux autres la faiblesse qu’elle refuse de voir en elle-même.

000627 Psychogenèses de la maladie mentale. La question de l’intervention médicale (1950)

In Jung, Collected Works of C. G. Jung, Vol.18.Princeton University Press, 1976. 904 p. (p. 347-348), (§822-825).

Réponses à un questionnaire demandant aux médecins s’il leur paraît possible de permettre de pratiquer une opération de trans-sexualisme : l’éthique de l’opération est sauvegardée dans la mesure où l’acte n’est pas illégal, qu’il était désiré par le patient et que le médecin estimait qu’il n’y avait eu aucune offense. On suppose cependant qu’une telle opération, impliquant une castration, pourrait violer les affects collectifs vis-à-vis d’un tabou non moins collectif et que cela pourrait alors présenter un risque pour la profession

000628 Psychogenèses de la maladie mentale. Préface à « Le livre de la sagesse et de la folie » de Custance. (1952)

In Jung, Collected Works of C. G. Jung, Vol.18.Princeton University Press, 1976. 904 p. (p. 349-352), (§826-831).

Dans une préface à « Sagesse, démence et sottise » de John Custance (1952) décrivant la folie maniaco-dépressive, on regrette l’entêtement intellectuel de la plupart des chercheurs pour qui l’étiologie des psychoses est purement physiologique. Au contraire, des recherches sur la schizophrénie ont rendu possible le déchiffrage des productions démentes et conséquemment une mise à jour des processus fondamentaux de l’inconscient. L’ouvrage montre également comment l’envolée des idées délirantes et la non-inhibition de la phase maniaque font baisser le seuil de la conscience au point que l’inconscient est rendu manifeste et intelligible. Lorsque l’inhibition venant de l’esprit conscient est supprimée, apparaissent des symboles collectifs et archétypiques de nature religieuse et mythologique. L’ouvrage est apprécié pour sa contribution à la connaissance des contenus psychiques qui sous-tendent les états pathologiques.

000629 Psychogenèses de la maladie mentale. Préface à « Le soi dans un processus psychotique de Perry. (1953)

In Jung, Collected Works of C. G. Jung, Vol.18.Princeton University Press, 1976. 904 p. (p. 353-356), (§832-838).

Dans la préface à un ouvrage sur la schizophrénie : « Le Soi dans un processus psychotique » de John Weir Perry (1953), l’accent est mis sur l’importance qu’il y a à considérer la psyché plutôt que la physiologie du cerveau des patients perturbés. Chez les schizophrènes, l’esprit inconscient est autonome, non-systématique et désordonné ; compte rendu des tentatives pour en comprendre les contenus. L’ouvrage est bien accueilli parce qu’il reconnaît l’importance qu’il y a à étudier la psyché du patient ; insistance sur la nécessité de comprendre les origines historiques de la psyché

000630 Psychogenèses de la maladie mentale. Préface à « Psychologie complexe et symptôme somatique » de Schmaltz. (1955)

In Jung, Collected Works of C. G. Jung, Vol.18.Princeton University Press, 1976. 904 p. (p. 357-358), (§839-840).

Dans la préface à un ouvrage sur le traitement d’un cas de maladie psychosomatique, « Komplexe Psychologie und koperliches Symptom » (Psychologie complexe et symptôme somatique) de Gustav Schmaltz (1955), on souligne que la névrose représente l’expression de la personne dans son ensemble et ne peut être traitée uniquement dans le cadre médical et/ou scientifique. L’important, dans l’étiologie et le traitement des névroses, c’est l’attitude individuelle étayée par des prémices personnelles et collectives pouvant être pathogènes mais aussi curatifs. On insiste à nouveau sur le fait que la psychologie des névroses va au-delà des limites médicales et doit prendre en compte ces facteurs pathogènes.

000631 Freud et la psychanalyse. Sigmund Freud : « Sur les rêves » (1901)

In Jung, Collected Works of C. G. Jung, Vol.18.Princeton University Press, 1976. 904 p. (p. 361-368), (§841-870).

Description et explication de « Sur les rêves » (1901), de Freud. Les thèmes abordés sont : les contenus manifestes et latents du rêve, classification des rêves, rêves d’enfants, affect et sentiment dans le rêve, auto-analyse du contenu onirique, effets du travail sur le rêve et fonction prospective du rêve, raisons de l’obscurité et de la confusion des rêves. Suit un résumé des thèmes.

000632 Freud et la psychanalyse. Compte-rendu des « Bases d’une psychologie de l’hystérie » de Hellpach.(1905)

In Jung, Collected Works of C. G. Jung, Vol.18.Princeton University Press, 1976. 904 p. (p. 369-373), (§871-883).

Compte rendu de « Grundlinien einer Psychologie des Hysterie » (Bases d’une psychologie de l’hystérie) de Willy Hellpach (1904) ; critique et comparaison avec le travail de Freud sur le même sujet. On attire l’attention sur la suggestibilité, les symptômes et sur un chapitre étudiant des principes passés précé-demment sous silence. Réfutation de certaines tendances et exagérations de l’école freudienne, toutefois aucune proposition nouvelle sur la genèse de l’hystérie. Le traitement des aspects sociologique et historique de l’hystérie est apprécié malgré les critiques concernant l’orientation, le style, l’intelligibilité et les omissions de cas.

000633 Freud et la psychanalyse. Comptes rendus d’ouvrages psychiatriques. (1906-1910)

In Jung, Collected Works of C. G. Jung, Vol.18.Princeton University Press, 1976. 904 p. (p. 374-387), (§884-921).

Comptes rendus d’ouvrages psychiatriques de 1906 à 1910. Les auteurs nommés sont : 1906, L. Bruns, E. Bleuler et Carl Wernicke ; 1907, Albert Moll, Albert Knapp et M. Reichhardt ; 1908, Franz C.R.Eschle, P. Dubois, Georg Lomer, E. Meyer et Sigmund Freud ; 1909, L. Lowenfeld, Karl Kleist, Oswald Bumke et Christian von Ehrenfels ; 1910, Christian von Ehrenfels, Max Dost, Alexander Pilcz, W. von Betchterew, M. Urstein, Albert Reibmayer, P. Nacke, Th. Becker, A. Cramer et August Forel.

000634 Freud et la psychanalyse. Importance de la théorie freudienne en neurologie et psychiatrie (1908)

In Jung, Collected Works of C. G. Jung, Vol.18.Princeton University Press, 1976. 904 p. (p. 388-389), (§922)

Discussion sur les contributions de Freud à la compréhension de l’hystérie et de la névrose obsessionnelle ; la méthode psychanalytique freudienne comble un vide dans la théorie psychogénétique en démontrant qu’un facteur psychologique individuel peut être trouvé à chaque symptôme. Freud a été précieux pour la psychiatrie en éclairant en particulier les symptômes de la démence précoce (schizophrénie) dont l’étude fait découvrir les mêmes mécanismes à l’œuvre que dans les névroses ; cela rend intelligibles les formes individuelles des idées délirantes, des hallucinations, des paresthésies et des imaginations bizarres de l’hébéphrénie.

000635 Freud et la psychanalyse. Compte rendu sur « Les conditions de l’anxiété névrotique et leur traitement » de Steckel. (1908)

In Jung, Collected Works of C. G. Jung, Vol.18.Princeton University Press, 1976. 904 p. (p. 390-391), (§923-924).

Dans un compte rendu de « Nervose Angstzustande und ihre Behand-lunge » (Les conditions de l’anxiété névrotique et leur traitement) de Wilhem Stekel (1908), l’ouvrage de Stekel, élève de Freud, est recommandé pour ses cas sur les états de l’anxiété névrotique qui peuvent être l’occasion pour le public médical de pénétrer la structure des névroses. Les réactions individuelles du patient sont enregistrées dans chaque cas présenté, la psychogenèse de chaque désordre est discutée et les progrès au cours de la psychothérapie, décrits. En partant du fait que pour chaque individu, les états de l’anxiété névrotique sont déterminés par des conflits psychosexuels, l’affirmation de Freud selon laquelle l’anxiété névrotique est, par essence, un désir sexuel détourné est ainsi confirmée.

000636 Freud et la psychanalyse. Editorial en préface au « Jahrbuch » (1909)

In Jung, Collected Works of C. G. Jung, Vol.18.Princeton University Press, 1976. 904 p. (p. 392), (§925).

La préface du premier volume du « Jarhbuch fur psychoanalystiche und psychopathologische Forschungen » (Journal annuel d’études psychanalytiques et psychopathologiques) explique comment en 1908 un groupe de disciples de la psychologie de Freud a décidé de la nécessité d’un périodique réunissant et publiant les études relatives à l’application de cette psychologie aux troubles nerveux et mentaux. Il en a résulté le « Jahrbuch ».

000637 Freud et la psychanalyse. Notes sur « La privation sexuelle » de Wittels (1910)

In Jung, Collected Works of C. G. Jung, Vol.18.Princeton University Press, 1976. 904 p. (p. 393-396), (§926-931).

A propos de « Die sexuelle Not » (Privation sexuelle) de Fritz Wittels (1909), ouvrage défendant le fait que les êtres humains devaient vivre leur sexualité ; remarques sur les relations entre la morale sexuelle et la psychologie freudienne. On soutient que la psychanalyse, comme toute science régulière, est au-delà de la morale. Etant rationnelle, elle n’est ni morale ni immorale, elle apporte une connaissance et non une prescription. On reconnaît cependant que des personnes autres que des psychanalystes interprèteront Freud à leur façon et le taxeront de moral ou de licencieux sur la base de leur propre interprétation.

000638 Freud et la psychanalyse. Compte rendu de « L’agresseur sexuel » de Wulffen. (1910)

In Jung, Collected Works of C. G. Jung, Vol.18.Princeton University Press, 1976. 904 p. (p. 397), (932-933).

Compte rendu de « Der Sexualverbrecher » (L’agresseur sexuel) de Erich Wulffen (1910), ouvrage relatif aux crimes et délits sexuels. Ce livre est recom-mandé pour les histoires de cas de criminalité, les fondements psychologiques et sociaux d’agressions sexuelles, la psychologie, la caractérologie et la pathologie sexuelles, mais on souligne l’absence de considérations psychanalytiques.

000639 Freud et la psychanalyse. Résumés des ouvrages psychologiques d’auteurs suisses (jusqu’à fin 1909)

In Jung, Collected Works of C. G. Jung, Vol.18.Princeton University Press, 1976. 904 p. (p. 398-421), (§934-1025).

Ensemble de résumés des ouvrages d’auteurs suisses sur la psychanalyse de 1900 à 1909 et mention des travaux de quelques auteurs allemands. Commentaires critiques sur la plupart des ouvrages choisis. Les auteurs représentés sont : Bezzola, Binswanger,, E. Bleuler, Bolte, Chalewsky, Claparède, Eberschweiler, Flournoy, Frank, Furst, Hermann, Isserlin, Jung, Riklin, Stein, Ladame, Maeder, Pfister, Pototsky, Schnyder, Schwartzwald et Wehrlin.

000640 Freud et la psychanalyse. Compte rendu de « la théorie des névroses de Freud » de Hitschmann. (1911)

In Jung, Collected Works of C. G. Jung, Vol.18.Princeton University Press, 1976. 904 p. (p. 422), (§1026).

Le compte rendu de « Freud’s Neurosenlehre » (Théorie des névroses de Freud) de Eduard Hitschmann (1911) représente pour les débutants une introduction claire et simple aux problèmes de la psychanalyse. Il présente un excellent tableau de l’état actuel de la psychanalyse sur la théorie des névroses et on espère qu’il atteindra un large public afin d’aider à dissiper les préjugés et opinions fausses soutenus par les médecins qui ont une connaissance insuffisante de la littérature psychanalytique.

000641 Freud et la psychanalyse. Rapport annuel (1911) du président de l’association psychanalytique internationale

In Jung, Collected Works of C. G. Jung, Vol.18.Princeton University Press, 1976. 904 p. (p. 423-426), (§1027-1033).

Dans ce rapport, état de croissance de l’organisation et projets d’avenir. Les branches de l’association sont encouragées à former leurs membres, prévoir et réaliser des recherches scientifiques, cultiver et divulguer le fond de connaissances fournies par Freud et adhérer aux principes de la psychanalyse jusqu’à ce qu’ils soient pleinement confirmés ou réfutés. Début du journal « Zentralblatt fur Psychoanalyse » et annonce d’un futur journal (« Images »).

000642 Freud et la psychanalyse. Deux lettres sur la psychanalyse. (1912)

In Jung, Collected Works of C. G. Jung, Vol.18.Princeton University Press, 1976. 904 p. (p. 427-429), (§1034-1040).

Deux lettres (1912) défendent la psychanalyse contre des attaques orales et écrites. Dans la première, un orateur du Keplerbund est accusé de manque d’objectivité et de sérieuses déformations concernant l’oeuvre de Freud. Dans la seconde, clarification du concept freudien de sexualité : plus large que ce que l’usage courant du mot implique, il comprend toutes les forces instinctuelles au-delà de l’instinct de conservation. Les psychanalystes rejettent toute responsabilité pour des malentendus ou erreurs découlant de l’interprétation de leurs travaux par d’autres personnes.

000643 Freud et la psychanalyse. Sur le traitement psychanalytique des désordres nerveux (1912)

In Jung, Collected Works of C. G. Jung, Vol.18.Princeton University Press, 1976. 904 p.. (p. 430-432), (§1041-1054).

Dans le cadre d’un cas de conflit sexuel infantile rapporté en 1912, discussion sur l’application de la méthode psychanalytique aux psychonévroses. Utilisant comme données, les parapraxes, les fantasmes et les rêves, la psychanalyse cherche à mettre à jour les conflits qui apparaissent souvent entre les désirs sexuels et les tendances morales et esthétiques opposées ; elle libère la psyché de ce genre de conflit. On insiste sur la nécessité de traiter en psychothérapie les questions sexuelles ; les impressions de l’enfance, bien que refoulées, persistent tout au long de la vie et survivent dans l’inconscient jusqu’à ce qu’elles soient remises à jour par la psychanalyse.

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000644 Freud et la psychanalyse. Commentaires d’une critique de Nelken par Tausk. (1913)

In Jung, Collected Works of C. G. Jung, Vol.18.Princeton University Press, 1976. 904 p. (p. 433-437), (§1055-1064).

Un compte rendu par Victor Tausk d’un article de Jan Nelken (1913) est critiqué pour avoir mal interprété la signification des symboles dans l’imaginaire du schizophrène. Les symboles, rats et souris (animaux du cloaque) rongeant les parties génitales (castration), sont considérés par Tausk comme des repré-sentations du complexe (anal) infantile de défécation. On rétorque qu’il est insuffisant de réduire ces fantasmes à des mécanismes infantiles. Le thérapeute doit demander pourquoi certaines orientations d’intérêt sont présentement réactivées et trouver ce qu’elles signifient pour le patient. Même si les symboles infantiles ou primitifs sont abordés analytiquement, l’école de Zurich ne se contente pas de la confirmation de leur existence ni de la méthode réductrice. En comparant à du matériel similaire, cette école tente plutôt de reconstruire les problèmes actuels qui ont amené à utiliser ces modèles primitifs et c’est à travers eux qu’elle recherche ce qu’ils expriment. Dans le cas présent, la signification téléologique du thème de la castration doit être clarifiée.

000645 Freud et la psychanalyse. Réponses à des questions à propos de Freud. (1953)

In Jung, Collected Works of C. G. Jung, Vol.18.Princeton University Press, 1976. 904 p. of C. G. Jung, Vol.18.Princeton University Press, 1976. 904 p. (p. 438-440), (§1065-1076).

Réponses en 1953 à des questions concernant Freud : a) ce que Jung accepte dans les travaux de Freud ; b) le rôle des travaux et des conceptions de Freud dans le développement de la psychologie analytique de Jung ; c) le rôle de la sexualité selon Freud dans l’étiologie des névroses ; d) portée de la contribution freu-dienne à la connaissance de la psyché ; e) la valeur du procédé thérapeutique de Freud. Freud est critiqué pour avoir trop insisté sur le sexe mais est loué pour sa contribution à la connaissance du psychisme. Le caractère et l’attitude du thérapeute sont plus importants que la méthode thérapeutique et le « préjugé » de Freud concernant l’approche thérapeutique est contesté. En résumé cependant, le projet actuel n’est pas de critiquer Freud mais de construire sur les fondements de son travail et d’interroger plus avant l’inconscient que la propre école de Freud a négligé.

000646 Sur le symbolisme. Le concept d’ambivalence (1911)

In Jung, Collected Works of C. G. Jung, Vol.18.Princeton University Press, 1976. 904 p. (p. 443-445), (§1077-1081).

Discussion sur un article d’E. Bleuler : définition de l’ambivalence considérée comme un terme intéressant à ajouter à la terminologie. Cependant, plutôt qu’énergie pulsionnelle, l’ambivalence est supposée représenter un aspect théorique que l’on retrouve partout. Exemples tirés de l’histoire du langage, de rêves d’opposés, de la mythologie et de la religion, et de blagues érotiques. Egalement, brefs commentaires sur le déplacement de l’affect (von Speyr) et sur le sacrifice (Franz Riklin).

000647 Sur le symbolisme. Article sur le symbolisme. (1911)

In Jung, Collected Works of C. G. Jung, Vol.18.Princeton University Press, 1976. 904 p. (p. 446), (§1082-1083).

Discussion sur le contraste constaté entre l’imagination hystérique et les fantasmes de la démence précoce (schizophrénie) ; illustration par la présentation d’un cas de femme névrosée. Afin de comprendre les fantasmes schi-zo-phrènes, on doit faire intervenir des parallèles historiques étant donné que le patient souffre des réminiscences de l’humanité et que son discours utilise des images anciennes à validité universelle. Le cas présenté fait état de la documentation et de la façon dont un fantasme récent a été élucidé par du matériel historique, des traditions ethnologiques et des parallèles mythologiques.

000648 Deux essais sur la psychologie analytique. Adaptation, individuation et collectivité (1916)

In Jung, Collected Works of C. G. Jung, Vol.18.Princeton University Press, 1976. 904 p. (p. 449-454), (§1084-1106) & in Cahiers de l’Herne :CARL G. JUNG, Ed. de l’Herne, Paris, 1984, (p.35-39).

Ces trois concepts et leurs interrelations sont développés dans un article de 1916. L’adaptation psychologique est considérée comme adaptation aux conditions intérieures et extérieures ; description de sa dynamique. En analyse, une résistance surgit souvent quand se manifeste une demande d’individuation, demande qui va à l’encontre de toute adaptation aux autres. Dans la mesure où la rupture avec le conformisme personnel antérieur représente la destruction d’un idéal esthétique et moral, le premier pas vers l’individuation est donc culpabilisant et exige une expiation à l’égard d’une nouvelle fonction collective – l’humanité. En contrepartie de son individuation, la personne doit présenter des valeurs qui représentent un substitut équivalent à son absence de sa sphère collective personnelle. L’individuation et le collectif sont discutés en relation avec la société, l’inconscient, le concept de Dieu, l’âme et l’amour.

000649 Deux essais sur la psychologie analytique. Préface à l’édition hongroise de « la psychologie de l’inconscient » de Jung. (1944)

In Jung, Collected Works of C. G. Jung, Vol.18.Princeton University Press, 1976. 904 p. (p. 455-456), (§1107-1109).

Dans la préface à l’édition hongroise (1948) de la « Psychologie de l’inconscient » de Jung, expression du plaisir à voir paraître ce livre en Hongrie et brève introduction. Dans les strictes limites de l’expérience médicale, le but de cet ouvrage est de familiariser le lecteur avec les problèmes principaux de la psychologie de l’inconscient. Etant donné qu’il ne s’agit que d’une introduction, les relations avec l’histoire de l’esprit humain, la mythologie, la religion, la philosophie, la psychologie des primitifs, etc, sont justes évoquées.

000650 Structure et dynamique de la psyché. Préface à « Energétiques psychiques et nature des rêves » de Jung. (1948)

In Jung, Collected Works of C. G. Jung, Vol.18.Princeton University Press, 1976. 904 p. (p. 459-460), (§1110-1112).

Préfaces à deux éditions de « Uber psychische Energetik und das Wesen der Traume », (Energétiques psychiques et nature des rêves) de Jung. La 1ère édition (1928) traite du problème non résolu de l’interprétation des rêves et de l’importante question des facteurs fondamentaux du psychisme – les images dynamiques qui expriment la nature de l’énergie psychique. La 2è édition à laquelle furent ajoutés deux articles, tente de clarifier les phénomènes psychiques au moyen de concepts empruntés au domaine de recherches étrangères à la psychologie. On insiste sur le fait que les médecins psychologues doivent sonder plus profondément l’importante relation compensatrice entre conscient et inconscient.

000651 Structure et dynamique de la psyché. A propos des hallucinations. (1933)

In Jung, Collected Works of C. G. Jung, Vol.18.Princeton University Press, 1976. 904 p. (p. 461), (§1113-1114).

Interprétation des hallucinations : l’hallucination n’est pas seulement un évènement pathologique mais également un évènement normal étant donné que les contenus psychiques parviennent souvent à la conscience sous forme hallucinatoire. De telles hallucinations dériveraient d’une personnalité subliminale déjà mature mais non encore susceptible de conscience directe. Chez les primitifs, elles proviennent d’une pensée ou d’une intuition subliminales pas encore capables de devenir conscientes.

000652 Structure et dynamique de la psyché. Préface à « Les miracles de l’âme » de Schleich (1934). (1940)

In Jung, Collected Works of C. G. Jung, Vol.18.Princeton University Press, 1976. 904 p. (p. 462-466), (§1115-1120).

Préface à un ensemble d’articles : « Die Wunder der Seele » (Les miracles de l’âme) – 1934 – de Carl Ludwig Schleich (1859-1922), l’inventeur de l’anesthésie. Celui-ci est comparé à Paracelse, révolutionnaire pour son époque et représentant d’une période de transition en médecine. C’est lui qui a préconisé la vue unitaire des processus psychiques et physiques ce qui donna aux recherches médicales et biologiques ultérieures un élan décisif. En dépit de l’absence de connaissances psychologiques à l’époque, Schleich a été capable d’envisager une reconnaissance de la psyché et de sa relation au corps, remettant ainsi en question le matérialisme et les prétentions de la causalité biologique.

000653 Structure et dynamique de la psyché. Préface à « La psychologie de C. G. Jung » de Jacobi. (1940)

In Jung, Collected Works of C. G. Jung, Vol.18.Princeton University Press, 1976. 904 p. (p. 467-468), (§1121-1123).

Cette préface à « La psychologie de C-G. Jung  » de Jolande Jacobi (1940) est considérée comme une présentation concise des éléments de la théorie psychologique jungienne, ce que Jung lui-même n’avait pas eu le temps de faire. On pense qu’il est trop tôt pour présenter une théorie d’ensemble incluant les contenus, les processus et les phénomènes psychiques ; les concepts jungiens sont considérés comme des tentatives de formulation pour une psychologie scientifique générale fondée sur l’expérience directe des humains. Suit une brève préface à l’édition espagnole (1947).

000654 Structure et dynamique de la psyché. Préface à l’énergétique psychique de Harding. (1947)

In Jung, Collected Works of C. G. Jung, Vol.18.Princeton University Press, 1976. 904 p. (p. 469-470), (§1125-1128)

Dans cette préface à « L’énergie psychique” « (1947) d’Esther Harding, l’auteur est félicitée pour avoir donné avec succès une orientation générale au problème de la psychothérapie médicale contemporaine fondée sur une pratique personnelle. L’ouvrage clarifie souvent des concepts mal interprétés, concernant des faits psychiques ; il est recommandé aux patients et aux médecins.

000655 Structure et dynamique de la psyché. Discours à l’occasion de la fondation de l’Institut C-G Jung, à Zurich, le 24 avril 1948

In Jung, Collected Works of C. G. Jung, Vol.18.Princeton University Press, 1976. 904 p. (p. 471-476), (§1129-1141).

Dans ce discours, résumé des réalisations en psychologie et propositions d’orientation pour l’avenir. Durant les 50 dernières années, Freud et Janet ont posé les fondations de la méthodologie et de l’observation clinique ; Jung a étudié les réactions associatives, distingué les attitudes et les types fonctionnels et découvert l’inconscient collectif ; un lien a été créé entre la psychologie complexe et la physique. A l’avenir on pourrait continuer les expériences d’associations, l’élaboration de cas (en particulier dans le domaine de la paranoïa, du symbolisme et des rêves), la recherche sur le processus compensatoire chez les psychotiques et les criminels, l’étude de la structure familiale en relation avec l’hérédité, le caractère compensatoire du mariage, le comportement de masse et la psychologie de la religion.

000656 Structure et dynamique de la psyché. Psychologie des profondeurs. (1951)

In Jung, Collected Works of C. G. Jung, Vol.18.Princeton University Press, 1976. 904 p. (p. 477-486), (§1142-1162).

La psychologie des profondeurs est définie comme une branche de la science psychologique se rapportant à l’inconscient ; résumé de son histoire. L’approche empirique de l’inconscient est récente : elle remonte au début du 20è siècle. Les pionniers dans le domaine expérimental furent Janet et Freud ; les recherches et théories de ce dernier sont détaillées et comparées à celles d’Adler et de Jung. On relève les contributions de Jung après sa séparation d’avec Freud : les modes compensatoires de l’inconscient chez l’extraverti et l’introverti, le rôle des fonctions dans l’orientation du conscient, la formulation des archétypes et la définition de l’inconscient personnel par rapport à l’inconscient collectif.

000657 Structure et dynamique de la psyché. Préface au premier recueil d’études de l’Institut C-G Jung.(1949)

In Jung, Collected Works of C. G. Jung, Vol.18.Princeton University Press, 1976. 904 p. (p. 487-488), (§1163-1164).

Dans cette préface (1949) on souligne que les publications de cette série représenteront beaucoup de sciences étant donné la position interdisciplinaire de la psychologie. Ces publications devraient montrer la grande diversité des intérêts et des besoins psychologiques, en particulier ceux de la psychologie de l’inconscient collectif, une jeune science qui puise abondamment dans la mythologie et la religion comparative.

000658 Structure et dynamique de la psyché. Préface à « Introduction à la psychologie de Jung » de Frieda Fordham. (1953)

In Jung, Collected Works of C. G. Jung, Vol.18.Princeton University Press, 1976. 904 p.. (p. 489-490), (§1165-1167).

Dans la Préface à « Introduction à la psychologie de Jung » de Frieda Fordham (1953), on recommande l’auteur pour son résumé clair relatif aux efforts de Jung vers une meilleure compréhension de la psyché humaine. Jung n’ayant pas formulé de théorie, il est difficile de rendre clairement compte de ses idées à cause de ses digressions dans le champ de la psychologie générale. Ces digressions se justifient cependant comme base d’évaluation des phénomènes pathologiques

000659 Structure et dynamique de la psyché. Préface à « Nouveaux développement en psychologie analytique » de Michaël Fordham

In Jung, Collected Works of C. G. Jung, Vol.18.Princeton University Press, 1976. 904 p. (p. 491-493), (§1168-1173).

Dans la préface à « Nouveaux développements en psychologie analytique » (1957) de Michael Fordham : sélection et discussion d’un article précis. Le problème du transfert occupe une place centrale dans le processus dialectique de la psychologie analytique en faisant grandement appel à l’art du médecin et à sa responsabilité morale. Le transfert suscite forcément un dialogue qui demande, tant au patient qu’à l’analyste, la reconnaissance de leur partenariat dans un processus commun d’approximation et de différenciation. Le patient se libérant de son état infantile d’inconscience ou de son égocentrisme débridé, l’analyste doit alors se permettre de manifester le degré d’humanité dont a besoin le patient pour s’assurer de son droit à exister en tant qu’individu.

000660 Structure et dynamique de la psyché. Une expérience astrologique (1958)

In Jung, Collected Works of C. G. Jung, Vol.18.Princeton University Press, 1976. 904 p. (p. 494-501), (§1174-1192), & Jung, SYNCHRONICITÉ ET PARACELSICA, Albin Michel Paris 1988, 352 p. (p.281-290), (§310-328).

Au cours d’une expérience sur la synchronicité (création fortuite de coïncidences significatives qui semblent indiquer la mise en oeuvre d’une cause intentionnelle), près de mille horoscopes de personnes mariées ont été examinés sous l’angle des oppositions et conjonctions du soleil, de la lune, de Mars, de Vénus, de l’ascendant et du descendant. Dans le premier des trois groupes, la conjonction du soleil et de la lune s’est révélée la plus fréquente des 50 aspects ; dans le second, c’était celle lune/lune ; dans le 3è, celle de l’ascendant et de la lune. Bien que ces figures n’étaient mathématiquement pas significatives dans aucun des trois groupes, on nota que la récurrence de la conjonction de la lune n’était certainement pas due au hasard. Les résultats furent commentés en fonction des théories de la causalité et de la probabilité et on émit l’hypothèse que les chiffres eux-mêmes pouvaient disposer d’une autonomie comme celle des archétypes et pouvaient conditionner le conscient au lieu d’être conditionnés par lui. L’astrologie est décrite comme un résidu des dieux dont la numinosité pouvait être ressentie même à l’âge scientifique.

000661 Structure et dynamique de la psyché. Lettres à Markus Fierz sur la synchronicité (1950/1954)

In Jung, Collected Works of C. G. Jung, Vol.18.Princeton University Press, 1976. 904 p. (p.502-507), (§1193-1207), & Jung, SYNCHRONICITÉ ET PARACELSICA, Albin Michel Paris 1988, 352 p (p.291-300), (§329-344).

Propos sur la synchronicité dans ces lettres à Markus Fierz (1950-1954). Fierz est interrogé sur ses évaluations mathématiques faites à partir des résultats comparatifs de Jung à propos de 4OO couples. Les statistiques confirment le point de vue traditionnel qui veut que les aspects soleil/lune soient des caractéristiques du mariage, toutefois leur conjonction est attribuée à la synchronicité plutôt qu’à la causalité. L’étude n’avait pas été menée dans l’intention de prouver la vérité de l’astrologie mais pour démontrer plutôt un cas de « coïncidence significative ».

000662 Structure et dynamique de la psyché. Lettre à Michael Fordham sur la synchronicité. (1955)

In Jung, Collected Works of C. G. Jung, Vol.18.Princeton University Press, 1976. 904 p. (p.508-509), (§1208-1212) & Jung, SYNCHRONICITÉ ET PARACELSICA, Albin Michel Paris 1988, 352 p (p.300-301), (§345-349).

Dans une lettre à M. Fordham, il est dit que la synchronicité exprime quelque chose du facteur psychoÏde (l’archétype inconscient) qui tend à grouper des formes d’expression significatives autour de lui. Quand un archétype est amplifié, il est difficile de prouver que les associations ne sont pas d’ordre causal ; elles pourraient cependant représenter au contraire des cas de synchronicité. Il est possible que la psyché soit basée, comme le cours naturel des évènements, sur la synchronicité, contrastant avec les restructurations scientifiques de la réalité fondées sur des moyennes statistiques. Cependant on émet des doutes quant à la synchronicité comme fondement exclusif de la psyché.

000663 Structure et dynamique de la psyché. L’avenir de la parapsychologie (1960)

In Jung, Collected Works of C. G. Jung, Vol.18.Princeton University Press, 1976. 904 p. (p. 510-511), (§1213-1222), & Jung, SYNCHRONICITÉ ET PARACELSICA, Albin Michel Paris 1988, 352 p (p.303-307), (§350-359).

En réponse à un questionnaire (1960), la parapsychologie est définie comme la science portant sur des évènements biologiques ou psychologiques montrant que les catégories de matière, d’espace et de temps (et donc de la causalité), ne sont pas des axiomes ; autres réponses également concernant la parapsychologie. La re-cher-che en psychologie de l’inconscient est nécessaire mais, en ce domaine, des expériences reproductibles et des vérification statistiques ne sont pas toujours possibles. La partie la plus importante de la recherche parapsychologique consiste en l’exploration attentive et la description qualitative des évènements. On dit que les phénomènes parapsychologiques sont favorisés par la présence d’un archétype constellé, c à d une situation dans laquelle les couches profondes et instinctives de la psyché sont activées.

000664. Archétypes et inconscient collectif. L’hypothèse d’un inconscient collectif. (1932)

in Jung, Collected Works of C. G. Jung, Vol.18.Princeton University Press, 1976. 904 p. (p. 515-516), (§1223-1225).

Résumé d’une conférence portant sur l’hypothèse d’un inconscient collectif (1932). Tandis que pour Freud l’inconscient est essentiellement fonction du conscient, Jung estime que l’inconscient est une fonction psychique autonome, antérieure et opposée à la conscience. L’inconscient peut être divisé en inconscient personnel et inconscient collectif, ce dernier représentant la propension psychique à fonctionner de manière régulière, indépendamment du temps et de la race et possédant des motifs analogues aux thèmes mythologiques. Exemples sur le symbolisme du cercle (symbolisme du mandala).

000665. Archétypes et inconscient collectif. Préface à la « Découverte de l’âme » d’Adler (1934)

in Jung, Collected Works of C. G. Jung, Vol.18.Princeton University Press, 1976. 904 p. (p. 517), (§1226-1227).

Dans une préface à « Entdeckung der Sele » (Découverte de l’âme ») par Gerhard Adler (1934), l’auteur est loué pour sa présentation, exhaustive et rigoureusement objective, des approches psychothérapeutiques de Freud, d’Alfred Adler et de Jung. Etant donné que les théories psychologiques ont franchi le domaine de la psychothérapie médicale et ont été connues par d’autres scientifiques et par des profanes, l’opinion publique informée se trouve dans la même confusion que la science de la psychologie médicale elle-même. Cela implique que l’ouvrage de G. Adler pourrait aider à éclairer quelques-uns des malentendus.

000666. Archétypes et inconscient collectif. Préface aux « Mystères de la femme » de Harding. (§1949)

In Jung, Collected Works of C. G. Jung, Vol.18.Princeton University Press, 1976. 904 p. (p. 518-520), (§1228-1233).

Dans la préface aux « Mystères anciens et modernes de la femme » (traduction allemande, 1949), accent sur l’importance des aspects historiques de la psyché humaine tels qu’ils se manifestent dans la psychologie des primitifs, le folklore, la mythologie et la religion comparée. L’ouvrage est considéré comme une tentative pour décrire certains fondements archétypiques de la psychologie féminine ; en particulier, une approche systématique du matériel archétypique compensatoire chez la femme qui exprime la tentative de l’inconscient en vue de contrebalancer le déséquilibre du conscient. Examen de la relation entre inconscient et instincts dans la névrose et explication du rôle du savoir historique et des mythes thérapeutiques.

000667. Archétypes et inconscient collectif. Préface aux « Origines et histoire de la conscience » d’Erich Neumann

In Jung, Collected Works of C. G. Jung, Vol.18.Princeton University Press, 1976. 904 p. (p. 521-522), (§1234-1237).

Dans la préface à cet ouvrage (Edition américaine, 1954) l’auteur est félicité pour avoir cadré les faits dans une présentation unifiée et originale que n’aurait pu réaliser aucun pionnier de la génération de Jung. L’ouvrage s’ouvre sur le symbolisme matriarcal, basé sur l’ouroboros ; à partir de ce fondement, élaboration d’une histoire unique à propos de la conscience représentée phénoménologiquement par les mythes. L’ouvrage est apprécié pour sa contribution à la psychologie de l’inconscient ; l’auteur situe les concepts de la psychologie analytique sur une solide base évolutive et a élaboré un système de compréhension dans laquelle les formes de pensée trouvent chacune la place qui lui revient. On remarque également l’importance de la personnalité et des hypothèses de l’auteur dans le domaine de la psychologie.

000668. Archétypes et inconscient collectif. Préface aux « Etudes en psychologie analytique » de Gerhard Adler. (1952)

In Jung, Collected Works of C. G. Jung, Vol.18.Princeton University Press, 1976. 904 p. (p. 523-524), (§1238-1244).

Dans la préface aux « Etudes en psychologie analytique » de Gerhard Adler (éd. allemande de 1952), résumé des nombreux problèmes traités dans l’ouvrage. La particularité de la psychologie analytique comparée aux tendances matérialistes et rationalistes de l’école freudienne est choisie pour faire l’objet d’une discussion. Compliments à l’auteur pour la façon dont il a traité la psychologie des rêves, le rôle du moi, la question de savoir si et comment l’avènement à la conscience de contenus inconscients est thérapeutiquement efficace, enfin l’aspect religieux des phénomènes psychiques. Il est dit que la clarté et les nombreux cas apportés en exemple dans cet ouvrage comblent un vide dans la littérature psychologique.

000669. Archétypes et inconscient collectif. Préface aux « Représentations de l’inconscient » de Jung. (1950)

In Jung, Collected Works of C. G. Jung, Vol.18.Princeton University Press, 1976. 904 p. (p. 525-526), (§1245-1247).

Dans la préface à « Gestaltungen des Ubewussten » (« Représentations de l’inconscient) de Jung (1950), résumé des sujets traités dans l’ouvrage : a) l’oeuvre poétique en tant que manifestations des contenus de l’inconscient, b) le thème de la renaissance dans le drame, thème principal de l’art poétique, c) un cas du processus de transformation illustré par des peintures, d) un aperçu du symbolisme du mandala peint à partir du matériel de cas, e) une étude psychologique de « La marmite d’or » de E.T.A. Hoffmann par Aniela Jaffe.

000670. Archétypes et inconscient collectif. Préface au « Monde intérieur de l’homme » de Wickes. 1953

in Jung, Collected Works of C. G. Jung, Vol.18.Princeton University Press, 1976. 904 p. (p. 527-528), (§1248-1249).

Dans la préface à « Von der inneren Welt des Menschen » (Le monde intérieur de l’homme de Frances G. Wickes (1953), le fantasme est considéré comme une expression de vie plutôt qu’une pathologie. Les fantasmes, en tant que compensations créatrices de l’attitude consciente, ont un aspect positif. Ils représentent la vie naturelle de la psyché et l’activité vitale qui nourrit les germes du développement psychique ; ils jouent un rôle important dans le traitement des névroses psychogènes et des perturbations psychotiques légères.

000671. Archétypes et inconscient collectif. Préface à « Des racines de la conscience » de Jung. (1954)

in Jung, Collected Works of C. G. Jung, Vol.18.Princeton University Press, 1976. 904 p. (p. 529), (§1250-1251).

Dans la préface à « Von den Wurzeln des Bewusstseins » (Des racines de la conscience) de Jung (1954), neuvième volume de « Psychologische Abhand-lun-gen », on explique que l’archétype est le thème central de l’ouvrage. Le volume comprend principalement des travaux issus des conférences d’Eranos et aborde les archétypes d’un point de vue de l’histoire, de la psychologie pratique et théorique et du matériel de cas. Bien que l’existence et l’efficacité des archétypes soit aisément démontrée, leur phénoménologie présente, comme le montre l’ouvrage, de difficiles problèmes. On conclut qu’à ce stade, aucune simplification du concept n’est possible.

000672. Archétypes et inconscient collectif. Préface aux « Dessins de l’inconscient » de van Helsdingen. (1957)

in Jung, Collected Works of C. G. Jung, Vol.18.Princeton University Press, 1976. 904 p. (p 530-531), (§1252-1255).

« Beelden uit het Onbewuste » (Dessins de l’inconscient) de R.J. van Helsdingen (1957) est décrit comme une discussion d’un cas traité par Jung lui-même en utilisant les peintures de la patiente. La patiente avait vécu, enfant et adolescente, en Orient et en Europe ; ce double environnement, combiné avec ses dispositions intérieures, suscita des séries de tableaux exprimant une peur infantile archaïque. Ces tableaux illustrent non seulement la phase du traitement au cours de laquelle les contenus névrotiques de la patiente furent mis à jour mais, en fixant et réduisant à un dénominateur commun les images mi-conscientes ou inconscientes, ils représentent également un moyen de traitement. On explique que l’effet thérapeutique consiste à amener le conscient et l’inconscient à collaborer, l’intégration de l’inconscient remédiant ainsi à la dissociation névrotique.

000673. Archétypes et inconscient collectif. Préface à « Complexe, archétype, symbole » de Jolande Jacobi (1957)

in Jung, Collected Works of C. G. Jung, Vol.18.Princeton University Press, 1976. 904 p. p. 532-533), (§1256-1258).

« Complexe, archétype, symbole » de Jolande Jacobi (1957) est considéré ici comme l’expression de la relation importante entre le complexe individuel et l’archétype universel et instinctuel d’une part, et entre l’archétype et le symbole d’autre part. Les complexes sont décrits comme autonomes, faisant irruption dans la conscience ou résistants aux efforts conscients pour les reproduire. Ils suscitent des lapsus linguae, des altérations de mémoire et de jugement. Les complexes sont fondés sur des dispositions affectives ou des instincts, et l’aspect formel de l’instinct est défini comme archétype. On espère que l’ouvrage de Jacobi contribuera à clarifier des malentendus à propos des travaux de Jung.

000674. Archétypes et inconscient collectif. Préface aux « Relations humaines » de Bertine. (1957)

in Jung, Collected Works of C. G. Jung, Vol.18.Princeton University Press, 1976. 904 p. (p. 534-536), (§1259-1263).

Dans cette préface aux « Relations humaines » de Bertine (éd. suisse de 1957), on note que Freud et Adler tiraient leurs conclusions à partir de patients névrosés et tentaient de les appliquer à la société, tandis que la psychologie analytique a mis l’accent sur des faits humains plus généraux tels que les attitudes et les types fonctionnels qui jouent un rôle dans les névroses mais font également partie de la constitution humaine normale. Bien que Freud ait mis le complexe d’Oedipe au centre de sa théorie, on objecte que d’autres modèles caractéristiques (les archétypes) existent et qu’ils gèrent également les relations humaines. Les exemples abondent en mythologie, folklore, rêves, psychoses, où ils exercent un effet décisif sur les relations humaines.

000675. Archétypes et inconscient collectif. Préface à « Psyché et symbole » de V.de Laszlo (1958)

in Jung, Collected Works of C. G. Jung, Vol.18.Princeton University Press, 1976. 904 p. (p. 537-542) ; (§1264-1275).

Dans la préface à « Psyché et symbole » de Violet S. de Laszlo (1958), commentaires sur le fondement historique de la psyché. A l’instar des autres sciences, la psychologie doit tenir compte du passé, et particulièrement de l’histoire de la psyché. Des rêves et des fantasmes qui peuvent sembler psychotiques peuvent très bien faire partie du vécu humain normal ainsi que le confirment les comparaisons historiques. L’esprit, comme le corps, possèdent des aptitudes ou modes de comportements (« patterns of behavior ») prédéterminés, et dans une certaine mesure l’homme fonctionne psychologiquement selon ses propres modèles originels. Les archétypes représentent ces modèles innés de comportement de la psyché ; résumé de leurs significations.

000676. Archétypes et inconscient collectif. Préface à « L’anima, un problème dans le destin de l’homme » de Brunner. (1961)

in Jung, Collected Works of C. G. Jung, Vol.18.Princeton University Press, 1976. 904 p. (p. 543-547)., (§1278-1283).

« Die Anima als Schicksalsproblem des Mannes » (L’anima, un problème dans le destin de l’homme) de Cornelia Brunner (1963) est le compte rendu d’un dialogue de huit ans dans lequel les partenaires notaient leurs réactions conscientes et inconscientes. Bien que la technique ne paraisse pas scientifique, elle se justifie par la garantie de son objectivité psychologique parce qu’elle représente ce qui arrive en réalité. Le sujet principal du dialogue portait sur l’anima, l’élément féminin de la personnalité masculine. Rider Haggard est cité comme l’interprète classique de l’anima et son roman (« She ») est recommandé comme une bonne introduction au livre de Brunner. On conclut que le processus dialectique est toujours une aventure créatrice à partir de laquelle peut se développer une transformation.

000677. Civilisation en transition. Rapport sur l’Amérique. (1910)

in Jung, Collected Works of C. G. Jung, Vol.18.Princeton University Press, 1976. 904 p. (p.551), (§1284).

Article résumé par Otto Rank (1910) sur les impressions d’Amérique du Nord. Les particularités psychologiques des Américains, très refoulés sexuellement, devraient être sensibles à la psychanalyse. Les causes de ce refoulement relèveraient d’un complexe spécifiquement américain : le fait de vivre avec des races inférieures, principalement noires. Côtoyer des races non civilisées influence les instincts de la race blanche et les rabaisse. D’importants mécanismes de défense sont donc nécessaires ainsi qu’en témoignent des aspects de la culture américaine.

000678. Civilisation en transition. Sur la psychologie des noirs. (1913)

in Jung, Collected Works of C. G. Jung, Vol.18.Princeton University Press, 1976. 904 p. (p. 552), (§1285).

Résumé d’une conférence sur la psychologie des noirs (1912). Les psychoses des noirs sont semblables à celles des blancs, mais leur diagnostic est difficile parce que le noir est superstitieux ; il ne comprend pas ce qu’on lui demande et ne peut réfléchir sur lui-même ou rapporter des hallucinations ou des rêves. Le noir est religieux et se représente l’homme blanc comme un idéal. Des exemples de rêves montrent fréquemment le souhait ou le devoir de s’adapter à l’homme blanc, et on remarque de nombreux symboles sacrificiels. Ce fait montre à l’évidence que ces symboles ne sont pas seulement chrétiens mais tirent leur origine d’une nécessité biologique.

000679. Civilisation en transition. Conférence à la radio de Munich (1930)

in Jung, Collected Works of C. G. Jung, Vol.18.Princeton University Press, 1976. 904 p. (p. 553-557), (§1286-1291).

Dans cette conférence (1930), observations sur le processus de pensée des chinois et des africains. La psyché inconsciente des européens dévoile une tendance à produire des contenus analogues à ceux de la Chine ancienne et de la philosophie tantrique tardive. A titre d’hypothèse de travail, on suggère que les processus psychiques européens sont en train de subir l’influence d’une irruption de l’esprit oriental. En Afrique, on a étudié la vie psychique des primitifs afin de déceler les éléments que ceux-ci pouvaient avoir en commun avec les européens. Les processus qui sont inconscients chez les européens sont conscients chez les primitifs. Par exemple, les européens pensent en rêve ce que les primitifs pensent consciemment ; pour les primitifs, rêves et réalité peuvent se confondre. Les comparaisons sont appuyées par des exemples de réponses faites par les primitifs à un questionnaire et par des exemples de leurs rêves.

000680. Civilisation en transition. Préfaces aux « Problèmes psychiques contemporains » de Jung. (1931)

in Jung, Collected Works of C. G. Jung, Vol.18.Princeton University Press, 1976. 904 p. (p. 558-560), (§1292-1295).

Trois préfaces relatives aux 1ère édition (1931), 2è édition (1933) et 3è édition (1959) de « Seelenprobleme des Gegenwart » (Problèmes psychiques contem-porains) de Jung. L’ouvrage veut traiter des problèmes contemporains mais non de leur solution. Les comportements psychiques sont problématiques et posent encore des questions, particulièrement le problème de l’âme qui tourmente l’homme moderne bien plus qu’il ne préoccupait les ancêtres. Dans l’édition italienne, l’ouvrage insiste sur la tentative des médecins pour promouvoir, à l’intention des êtres humains d’aujourd’hui, une psychologie médicale qui satisfasse aux questions auxquelles les seuls moyens académiques ne peuvent répondre.

000681. Civilisation en transition. Préface à « L’esprit primitif et civilisation moderne » d’Aldrich (1931)

in Jung, Collected Works of C. G. Jung, Vol.18.Princeton University Press, 1976. 904 p. (p 561-563), (§1296-1299).

Dans la préface à « L’esprit primitif et civilisation moderne » de Charles Roberts Aldrich (1931), résumé des tentatives historiques pour saisir la psychologie des primitifs. Mention des contributions recueillies dans le champ de la mythologie, du folklore, de l’histoire et de la religion comparée, et on constate qu’auparavant, il n’existait pas une psychologie susceptible d’apporter une aide à ce travail. « Totem et tabou » de Freud est reconnu comme une contribution de la nouvelle psychologie en ce sens, mais Freud a appliqué une théorie déjà existante, tandis que Jung utilise la méthode comparative. On conclut que la nouvelle psychologie n’est pas encore suffisamment développée pour présenter une théorie de l’esprit qui puisse être universellement appliquée, néanmoins apparaissent des avancées en ce sens.

000682. Civilisation en transition. Communiqué de presse durant une visite aux U.S.A (1936)

in Jung, Collected Works of C. G. Jung, Vol.18.Princeton University Press, 1976. 904 p. (p. 564-565), (§ 1300-1304).

Dans ce communiqué (1936), expression de l’intérêt suscité par les changements constatés depuis les dix dernières années. Démenti de tout lien politique afin de prévenir des tentatives en vue d’associer le nom de Jung à un quelconque parti. On insiste sur le fait que Jung s’intéresse aux indéniables différences de la psychologie raciale et nationale impliquées dans les sérieux malentendus et erreurs des négociations interna-tionales et des frictions sociales internes. On note le changement de l’Amérique qui est passée d’une société pionnière à celle d’une société établie.

000683. Civilisation en transition. Psychologie et problèmes nationaux (1936)

in Jung, Collected Works of C. G. Jung, Vol.18.Princeton University Press, 1976. 904 p. (p. 566-581), (§1305-1342).

Lors d’une conférence à l’Institut de psychologie médicale (Tavistock Clinic) à Londres (1936), discussion sur la psychologie et les problèmes nationaux dans le contexte de la première guerre mondiale et des évènements qui en ont découlé. On estime pouvoir juger psychologiquement certains aspects de la situation mondiale. Quelques symptômes individuels proviennent de la misère et du désordre : les symptômes positifs sont ceux qui accroissent l’effort et l’organisation, mais il y a aussi les négatifs, comme la formation émotionnelle des groupes à la psychologie infantile et archaïque. Lorsqu’ils sont constitués en nation, ces groupes présentent des traits communs à tout le monde mais non à des particularités effectives individuelles ; ils réagissent à l’instar d’un individu dans un groupe primitif. Les implications de cette approche psychologique sont développées en fonction de la démocratie et autres formes de gouvernement, de l’é-tat, des groupes dirigeants, de l’argent, des leaders et des symboles nationaux. On décrit le rôle de l’inconscient collectif dans les processus politiques et on pense que les évènements politiques surviennent de façon cyclique, avec des ères de dictateurs et de Césars et de nations en devenir.

000684. Civilisation en transition. Retour à la vie simple. (1941)

in Jung, Collected Works of C. G. Jung, Vol.18.Princeton University Press, 1976. 904 p. (p. 582-588), (§1343-1356).

En réponse à un questionnaire concernant les effets, sur le peuple suisse, des conditions en temps de guerre (1941), exposé des observations sur la qualité de vie et le caractère suisses. Le retour à la vie simple est la bienvenue bien qu’elle demande un sacrifice considérable et qu’elle ne soit pas volontaire. Les conditions sociales récentes sont comparées à des exemples négatifs en provenance de l’Amérique et on déplore la propension des gens à vivre pour et dans le futur. Un minimum d’austérité est bénéfique car elle renforce la simplicité, c’est-à-dire le bonheur véritable ; mais vivre simplement et sans amertume représente pour beaucoup, une tâche morale ardue. Au lieu de s’appuyer sur l’esprit d’équipe, on propose que priorité soit donnée au développement de la personnalité individuelle et on pense que la méfiance et l’obstination qui caractérisent leur particularisme sont des vertus qui ont protégé les suisses dans le passé. On conclut que la Suisse tirera un meilleur profit d’un scepticisme tempéré et d’un instinct sûr plutôt que des discours de propagande, des stimulations artificielles de l’esprit d’équipe et du renouveau rationnel.

000685. Civilisation en transition. Epilogue à « L’homme à la découverte de son âme » de Jung. (1944)

in Jung, Collected Works of C. G. Jung, Vol.18.Princeton University Press, 1976. 904 p. (p. 589-590), (§1357-1359), & Jung L’HOMME À LA DÉCOUVERTE DE SON ÂME, Albin Michel, Paris 1987, (p.333-334)

Dans l’épilogue de « L’homme à la découverte de son âme » (Modern man in search of a soul ») de Jung (1944), on précise que la psychologie de Jung est fondée sur ses expériences des êtres humains et non sur des postulats académiques ; elle concerne donc l’esprit inconscient plutôt que les seuls contenus et fonctions de la conscience. On prévoit que l’investigation de la psyché est la science du futur étant donné que le danger psychique représente le plus grand danger de l’homme, danger venu des masses dans lesquelles les effets de l’inconscient s’accumulent et étouffent les capacités conscientes de l’esprit. On conclut que, pour se protéger de la guerre, l’homme ne doit pas s’armer mais doit découvrir les conditions psychiques dans lesquelles l’esprit inconscient envahit l’esprit conscient.

000686. Civilisation en transition. « Considérations marginales sur les évènements contemporains ». (1946)

in Jung, Collected Works of C. G. Jung, Vol.18.Princeton University Press, 1976. 904 p. (p. 591-603), (§1360-1383).

A propos des évènements dans l’Allemagne de 1945, discussion sur la croyance qui veut que la science ait dé-psychisé ou désacralisé le monde naturel en abolissant les dieux et en les renvoyant dans l’esprit inconscient des hommes. Bien que beaucoup de réalisations scientifiques soient admirables, renvoyer ces dieux et démons dans la psyché humaine revient à lui administrer un poison. Le fait qu’Hitler ait été capable de se hisser au pouvoir est attribué à cette situation. Contrairement aux allemands, les suisses ont résisté, peut-être à cause de la petite taille de leur pays, de leur méfiance, de leur prudence, de leur obstination et de leurs traditions. La religion et la psychologie seraient un remède éventuel et on conclut que seul l’individu peut changer la situation et qu’il doit changer lui-même.

000687. Civilisation en transition. Réponse à « Mishmar » sur Adolphe Hitler. (1945)

in Jung, Collected Works of C. G. Jung, Vol.18.Princeton University Press, 1976. 904 p. (p. 604-605), (§1384-1387).

En réponse à des questions posées en 1945 par Eugen Kolb de Mishmar (Le Daily Guardian), Adolphe Hitler est catalogué d’hystérique et particulièrement de menteur pathologique qui croit en ses propres mensonges. Grâce à sa propre conviction, il était capable de persuader les foules, d’autant que le peuple allemand était à l’époque mécontent et souffrait d’un complexe d’infériorité national. Les collaborateurs de Hitler sont considérés comme des inadaptés sociaux, des psychopathes et des criminels, tandis qu’Hitler lui-même contrôlait l’attitude publique en influençant l’inconscient des gens normaux par l’exercice d’une psychologie de masse et par un phénomène de masse.

000688. Civilisation en transition. Techniques de changement d’attitude pouvant contribuer à la paix mondiale : mémorandum pour l’Unesco. (1948)

in Jung, Collected Works of C. G. Jung, Vol.18.Princeton University Press, 1976. 904 p. (p. 606-613), (§1388-1402).

En 1948 et en réponse à une demande de l’Unesco, on propose l’utilisation de la psychothérapie pour modifier l’attitude dans le sens d’une paix mondiale. La psychothérapie exercée par Jung et son école est décrite comme une technique pour changer la mentalité par l’intégration par le conscient des contenus inconscients ; esquisse de la méthode. On souligne que la méthode n’est applicable qu’à des personnes relativement très intelligentes et possédant une moralité saine ; après traitement, seul un petit nombre de ces personnes pourrait former une minorité dirigeante qui deviendrait le noyau d’un groupe plus large d’individus. On souligne également le besoin d’enseignants et la difficulté d’en trouver. On considère la nation comme un ensemble d’individus et son caractère correspond à la moyenne des citoyens. Suggestions pour mettre en oeuvre cette méthode : a) diffuser ces idées auprès des personnes adéquates, b) proposer un traitement à ceux qui sentent que leur propre attitude doit être révisée, d) allouer une aide financière pour favoriser les candidats sérieux.

000689. Civilisation en transition. Les effets de la technologie sur la psyché humaine.(1949)

in Jung, Collected Works of C. G. Jung, Vol.18.Princeton University Press, 1976. 904 p. (p. 614-615), (§1403-1407).

Observations sur l’effet de la technologie sur la psyché humaine. Considérant que la technologie consiste en des procédés inventés par l’homme, elle n’est de ce fait pas tout à fait étrangère à la sphère humaine et certains modes d’adaptation sont envisageables. Les procédés répétitifs de la technologie sont comparés aux modèles du travail à l’ancienne, et pourtant on dirait que l’homme moderne ne fait pas preuve de la même tolérance. Chez l’homme d’aujourd’hui, la technologie est déstabilisatrice et mène à l’insatisfaction en empêchant l’homme d’exercer sa fantaisie naturelle. En elle-même, la technologie n’est ni bonne ni mauvaise mais dépend de l’attitude individuelle à son égard. Afin de sauver de l’atrophie ses autres capacités mentales, un ingénieur pourrait par exemple étudier la philosophie. En définitive, la question est de savoir si l’homme est suffisamment raisonnable pour résister à la tentation d’utiliser sa technologie à des fins destructrices.

000690. Civilisation en transition. Préface à « Psychologie des profondeurs et nouvelle éthique » de Neumann. (1949)

in Jung, Collected Works of C. G. Jung, Vol.18.Princeton University Press, 1976. 904 p. (p. 616-622), (§1408-1420).

Dans une préface à « Psychologie des profondeurs et nouvelle éthique » de Neumann (1949), discussion à propos de la formulation des principes éthiques dans l’étude des processus inconscients. Des principes moraux qui semblent évidents du point de vue du moi conscient deviennent caduques quand le sens compensatoire de l’ombre (de l’inconscient) est abordé sous l’angle de la responsabilité éthique. Le rôle du psychologue médical qui a affaire aux démons qui se manifestent dans la névrose est considéré comme un problème moral, tandis que les problèmes éthiques sont au plus haut degré propres au patient ; on pense que des règles éthiques absolues sont informulables. Confrontation de la morale collective de la « vieille éthique » avec la « nouvelle éthique » considérée comme une différenciation au sein même de la vieille éthique et réservée aux individus qui, tiraillés entre des conflits de devoir inévitables, tentent d’intégrer leur inconscient. Neumann est félicité pour avoir abordé les problèmes éthiques soulevés par la découverte de l’inconscient.

000691. Civilisation en transition. Préface à « Psychologie analytique et esprit anglais » de Baynes (1950)

in Jung, Collected Works (p. 623-624), (§1421-1427).

Dans la préface à « Psychologie analytique et esprit anglais » de Helton Godwin Baynes (1950), bref commentaire des livres antérieurs de Baynes et description du présent ouvrage qui porte sur les conditions psychiques complexes, caractéris-tiques de la psychologie médicale. La psychologie demande au médecin de tenir compte de ce genre de facteurs complexes étant donné que le processus psychothérapeutique ne peut se dérouler qu’à ce niveau. Baynes n’a pas simplifié outre mesure ce problème et il en est remercié ; il a au contraire puisé dans une grande variété de points de vue théoriques et pratiques et ouvert des perspectives et fait des rapprochements dignes d’une plus ample discussion.

000692. Civilisation en transition. Les lois de la vie. (1954)

in Jung, Collected Works of C. G. Jung, Vol.18.Princeton University Press, 1976. 904 p. (p. 625), (§1428-1430).

En réponse à une question sur les lois de la vie, on dénonce la tentative individuelle à vivre sans aucune loi mais on pointe aussi le danger de vivre pour les lois. Aucune règle ne peut lutter avec les paradoxes de la vie. La loi morale comme la loi naturelle ne sont qu’un aspect de la réalité. Les règles sont généralement édictées pour supprimer la tendance à les transgresser. Bien que les gens puissent suivre inconsciemment certaines habitudes établies et s’en informer en interrogeant les autres, la plupart des gens préfèrent au contraire établir des règles qui représentent l’exact opposé de ce qu’ils font en réalité.

000693. Civilisation en transition. A propos des soucoupes volantes (1954)

in Jung, Collected Works of C. G. Jung, Vol.18.Princeton University Press, 1976. 904 p. (p. 626-631), (§1431-1444), & Jung, L’AME ET LE SOI, Albin Michel Paris 1990, 285 p. (p.249-257), (§331-344).

Discussion en réponse à des questions sur les soucoupes volantes (1954). Les bases empiriques sont insuffisantes pour autoriser des conclusions quelconques sur la nature de soucoupes volantes, et pourtant on a certainement vu quelque chose (on ne sait pas quoi). Le phénomène est peut-être dû à une vision subjective ou collective produite par l’inconscient comme compensation au problème politique pratiquement insoluble du monde moderne. On suppose possibles des causes naturelles ou physiques ; des récits d’atterrissage de soucoupes volantes ont des composantes mystiques. S’il est avéré que les soucoupes sont extra-terrestres, l’impact sur l’humanité sera dévastateur car notre technologie tout entière serait dépassée. Développements sur le possible lien des visions de soucoupes avec certains états psychiques.

000694. Civilisation en transition. Les soucoupes volantes : exposé à l’Union de la Presse Internationale (1958)

in Jung, Collected Works of C. G. Jung, Vol.18.Princeton University Press, 1976. 904 p. (p. 631-632), (§1445-1446), & Jung, L’AME ET LE SOI, Albin Michel Paris 1990, 285 p. (p.258-259), (§345-346).

Exposé à l’U.P.I. (1958) pour démentir le fait que Jung croit en la réalité effective des soucoupes volantes et réitération de son avis selon lequel il n’existe pas assez de preuves empiriques pour affirmer ou infirmer leur existence matérielle. Jung ne s’intéresse qu’à l’aspect psychologique du phénomène et croit que quelque chose est vu sans que l’on sache ce que c’est. La chose vue peut être matérielle ou psychique et chacune de ces modalités a sa réalité propre. Résumé des contacts avec l’Organisation de recherche sur les phénomènes aériens.

000695. Civilisation en transition. Les soucoupes volantes : lettre à Keyhoe (1958)

in Jung, Collected Works of C. G. Jung, Vol.18.Princeton University Press, 1976. 904 p. (p. 632-633), (§1447-1451) & Jung, L’AME ET LE SOI, Albin Michel Paris 1990, 285 p. (p.260-262), (§347-351).

Dans une lettre au major Donald E. Keyhoe du Comité de recherche nationale sur les phénomènes aériens (1958), développements à propos du manque d’information valable qui permettrait de conclure à la réalité physique des soucoupes volantes et réaffirmation que quelque chose est vu sans savoir ce que c’est. On note les faits imaginaires qui accompagnent les observations de soucoupes et on fait observer que toute nouvelle expérience a deux aspects : le fait lui-même et la façon dont on l’imagine. On avance, pour le condamner comme irresponsable et source de rumeurs répandues dans une ambiance d’ignorance, le fait que les forces aériennes américaines, ou le gouvernement, cache-raient éventuellement des informations sur les soucoupes volantes.

000696. Civilisation en transition. La nature humaine cède difficilement à un avis idéal. (1955)

in Jung, Collected Works of C. G. Jung, Vol.18.Princeton University Press, 1976. 904 p. (p. 634-635), (§1452-1455).

A propos d’un article de Wiliam H. Roberts (1955), commentaires sur la difficulté à donner un avis idéal aux hommes. Bien que Roberts reconnaisse la valeur de l’attitude morale et mentale de l’homme, on rétorque qu’à cause de l’inertie et des préjugés, la nature humaine ne suit pas un avis idéal. On préconise la libération des inhibitions et des préjugés, mais la valeur d’une telle libération dépend de l’usage qu’il en sera fait. En conclusion, Roberts est critiqué pour avoir ignoré les intéressants écrits des 40 dernières années sur le rapport entre la religion et la psychologie.

000697. Civilisation en transition. A propos du soulèvement hongrois. (1956)

in Jung, Collected Works of C. G. Jung, Vol.18.Princeton University Press, 1976. 904 p. (p. 636), (§1456-1457).

Lors d’une intervention à un symposium (1956), on condamne, comme un crime abominable, l’élimination du peuple hongrois par l’armée russe ; on critique les nations d’Europe occidentale qui ont blâmé autrui en ignorant leur propre conscience. Les évènements en Hongrie n’auraient pas été possibles sans le préalable des actes européens, stupides et bornés. On conclut que le foyer de ce mal mortel est en Europe.

000698. Civilisation en transition. A propos des diagnostics psychologiques (1958)

in Jung, Collected Works (p. 637), (§1458-1460).

Défense des diagnostics psychologiques pour l’aptitude des candidats à un travail ; ils sont plus précis que la plupart des évaluations de candidats faites par les employeurs dont les évaluations sont en effet susceptibles d’être basées sur des illusions ou des projections,. On qualifie de stupide, l’opposition aux diagnostics psychologiques, et on souhaite pour l’avenir des progrès dans la méthode. Les diagnostics psychologiques sont conseillés pour la compréhension des autres.

000699. Civilisation en transition. Si le Christ revenait sur terre. (1958)

in Jung, Collected Works of C. G. Jung, Vol.18.Princeton University Press, 1976. 904 p. (p. 638), (§1461), & Jung, LA VIE SYMBOLIQUE, Albin Michel Paris 1989, 268 p. (p.213), (§315).

Dans un symposium publié dans le « Cosmopolitan » (1958), on suppose que si le Christ réapparaissait aujourd’hui, il serait interviewé et photographié par la presse et ne vivrait guère plus d’un mois. Il succomberait, ne pouvant supporter de se voir banaliser de façon intolérable. Il serait moralement et physiquement tué par son succès.

000700. Civilisation en transition. Préface à « Hugh Crichton-Miller » (1961)

in Jung, Collected Works of C. G. Jung, Vol.18.Princeton University Press, 1976. 904 p. (p. 639-641), (§1462-1465).

Dans une préface à « Hugh Crichton-Miller, 1877-1959 » (1961), souvenirs des grands moments de 30 ans d’amitié avec Crichton-Miller, en particulier a) la première réunion en Angleterre lorsque Crichton-Miller invita Jung à parler devant son équipe médicale ; b) la crise de la Sté de psychothérapie, lorsque Crichton-Miller soutint Jung qui s’opposait aux tentatives allemandes qui voulait admettre dans la société des membres non-qualifiés afin d’augmenter sa représentation internationale ; c) une conversation privée sur la religion durant la dernière maladie de Crichton-Miller.

000701. Psychologie et religion. Pourquoi n’adoptai-je pas la « vérité catholique ». (1944)

in Jung, Collected Works of C. G. Jung, Vol.18.Princeton University Press, 1976. 904 p. (p. 645-647), (§1466-1472) & Jung, LA VIE SYMBOLIQUE, Albin Michel Paris 1989, 268 p. (119-122)), (§142-148)).

Résumé par Jung des raisons pour lesquelles il ne s’est pas converti au catholicisme : a) il se dit chrétien réaliste pour qui l’amour et la justice ont plus de valeur que les spéculations dogmatiques impossibles à prouver ; b) il est médecin et ne pourrait pas aider ses patients s’il estimait posséder la vérité dernière ; c) il est un homme de science qui ne croit pas que ses propres croyances ou ses connaissances représentent l’unique et ultime vérité. Il explique sa volonté de non-engagement par la nécessité de comprendre les personnes qui ont des croyances religieuse différentes. Le schisme qui déchire le Christianisme existe également en Jung et on ne peut pas résoudre ce conflit en disant que l’autre a tort mais en le résolvant à l’intérieur de soi-même.

000702. Psychologie et religion. Définition du démonisme. (1949)

in Jung, Collected Works of C. G. Jung, Vol.18.Princeton University Press, 1976. 904 p. (p. 648), (§1473-1474).

Le démonisme (la possession) est un état d’esprit particulier dans lequel certains contenus psychiques, les complexes, prennent le contrôle de la personnalité à la place du moi, du moins temporairement, suspendant la liberté et la volonté de ce moi. Le démonisme apparaît fréquemment postérieurement à certaines conditions et peut être délibérément induit ou contagieux. Médicalement, il fait partiellement partie des névroses psychogènes et partiel-lement de la schizophrénie.

000703. Psychologie et religion. Préface à « Symbolisme de l’esprit » de Jung. (1947)

in Jung, Collected Works (p. 649-650), (§1475-1477).

Dans la préface à « Symbolik des Geiste » de Jung (1948) description des cinq parties de l’ouvrage : a) compte rendu de l’archétype de l’esprit ; b) description du développement de l’esprit de nature primitif en « Esprit de Mercure » ; c) description de l’évolution historique par Riwkah Scharf de l’esprit non-dieu, Satan ; d) esquisse du développement historique du concept de la Trinité ; e) description d’un texte oriental expliquant la méditation bouddhique. On fait remarquer que dans les discussions comme celles portant sur la Trinité, il ne s’agit pas de perspectives métaphysiques ; une croyance comme celle de la Trinité ne peut faire l’objet d’observation scientifique que dans la mesure où on discute sur un concept humain relevant du domaine de la psychologie. Une telle observation n’affecte en rien l’objet de la foi.

000704. Psychologie et religion. Préface à Quispel  » Tragic Christianity « . (1949)

in Jung, Collected Works of C. G. Jung, Vol.18.Princeton University Press, 1976. 904 p. (p. 651-653),(§1478-1482) & Jung, LA VIE SYMBOLIQUE, Albin Michel Paris 1989, 268 p. (p.41-44), (§1-5).

Dans la préface (1949) à « Christianisme tragique » de Gilles Quispel (non publié), discussion sur le gnosticisme et la psychothérapie. Les produits mentaux du gnosticisme nécessitent la même approche psychologique que les formations psychotiques imaginaires. Mais le philologue ou le théologien qui s’occupe de gnosticisme n’a en général pas de connaissances psychiatriques. Expliquer les idées gnostiques en elles-mêmes ne sert à rien car de telles explications n’en révèlent pas le sens réel dans le développement de la conscience occidentale. On pense que les motifs archétypiques de l’inconscient représentent la source psychique des idées gnostiques, des idées imaginaires, des formations symboliques dans les rêves et de l’imagination active au cours du traitement analytique des névroses.

000705. Psychologie et religion. Préface à Abegg : « L’Extrême-Orient pense autrement ». (1949)

in Jung, Collected Works (p. 654-655), (§1483-1485), ) & Jung, LA VIE SYMBOLIQUE, Albin Michel Paris 1989, 268 p. (p.219-220), (§316-318).

Dans la préface à « Ostasien denkt Anders » (« L’Extrême-Orient pense autre-ment ») de Lily Abegg (1950), discussion sur les différences entre la psychologie orientale et occidentale. On dit que la connaissance de la psychologie orientale représente une base appréciable pour critiquer la psychologie occidentale et comprendre les préjugés occidentaux. Un parallèle est noté entre la psyché inconsciente occidentale et la psyché consciente de l’Est. Notre inconscient occidental a une tendance manifeste à l’entièreté. A l’Est, c’est le conscient qui se caractérise par une aperception de la totalité, tandis qu’à l’Ouest, s’est développé un éveil différencié et unilatéral ; il faut ajouter le concept occidental de causalité opposé à celui de la synchronicité orientale qui représente la clef permettant de comprendre l’aperception orientale.

000706. Psychologie et religion. Préface à Allenby : « Une étude psychologique des origines du monothéisme ». (1950)

in Jung, Collected Works of C. G. Jung, Vol.18.Princeton University Press, 1976. 904 p. (p. 656-659), (§1486-1496), ) & Jung, LA VIE SYMBOLIQUE, Albin Michel Paris 1989, 268 p. (p.321-326), (§319-329).

Dans la préface (1950) à l’”Etude psychologique des origines du mono-théisme » d’Amy I. Allenby (non publié), et dans le cadre d’une discussion sur les contenus innés, confirmation d’un archétype de l’image de Dieu. L’analyse des rêves ont montré que certains éléments sont d’origine inconsciente car ils ne sont pas connus du rêveur et apparaissent également dans les mythes et les contes de fées. L’image de Dieu est un de ces éléments ; elle est de toute première importance pour déterminer le comportement humain. C’est une image de totalité, symbole du soi manifesté par les symboles du mandala. On prend la défense de la psychologie moderne contre les critiques qui l’accusent de détruire les idées religieuses en les psychologisant ; la psychologie tente au contraire de restaurer le lien avec les réalités de la psyché afin de donner des racines à la conscience.

000707. Psychologie et religion. Le jeûne miraculeux de Frère Nicolas. (1950)

in Jung, Collected Works of C. G. Jung, Vol.18.Princeton University Press, 1976. 904 p. (p. 660-661), (§1497-1498), & Jung, LA VIE SYMBOLIQUE, Albin Michel Paris 1989, 268 p. (123-125), (§149-150).

La parapsychologie pourrait expliquer le fait que le Frère Klaus n’aurait pris aucune nourriture solide pendant 20 ans. On a montré des médiums manifestant des ionisations mesurables durant un phénomène parapsy-cho-logique et on a démontré une émission d’ectoplasme capable d’agir à distance. Il se pourrait que l’on puisse se nourrir de la même façon par la transmission de molécules vivantes de l’albumine d’un corps à un autre.

000708. Psychologie et religion. A propos de la « Réponse à Job » de C-G. Jung (1952)

in Jung, Collected Works of C. G. Jung, Vol.18.Princeton University Press, 1976. 904 p. (p. 662), (§1498) & Jung, PSYCHOLOGIE ET ORIENTALISME, Albin Michel Paris 1985, 293 p. (p.286).

La « Réponse à Job » (1952) de Jung est une confrontation personnelle avec le point de vue chrétien traditionnel et a été inspirée par l’impact du nouveau dogme de l’Assomption. L’ouvrage reflète les luttes d’un physicien et théologien laïque avec les questions religieuses. Les questions soulevées ont été inspirées par des évènements contemporains et la question centrale de l’ouvrage est de savoir ce qu’un Dieu bienveillant a à dire sur le mensonge, l’injustice, l’esclavage et la persécution de masse en Europe et dans la plupart des parties du monde.

000709. Psychologie et religion. Religion et psychologie : réponse à Martin Buber (1952)

in Jung, Collected Works of C. G. Jung, Vol.18.Princeton University Press, 1976. 904 p. (p. 663-670), (§1499-1513), & Jung, PSYCHOLOGIE ET ORIENTALISME, Albin Michel Paris 1985, 293 p. (p.253-260).

En réponse à un article (1952), défense contre une accusation de gnosticisme portée par Martin Buber. Jung répond qu’il n’est ni gnostique, ni agnostique mais un psychiatre dont l’intérêt principal est de recueillir et d’interpréter des informations. Etant donné que les points de vue et les opinions sur des sujets métaphysiques ou religieux jouent un grand rôle en psychologie empirique, il est nécessaire de travailler avec des concepts correspondants. La réalité de la psyché comporte des images archétypiques qui ne ressemblent pas aux concepts intellectuels qui leur font pendant mais elles produisent néanmoins un effet important sur l’esprit conscient. On indique que toute assertion concernant Dieu par exemple, représente une expression humaine et psychologique qui doit être distinguée de Dieu comme être métaphysique. En tout état de cause, il ne s’agit pas d’une négation de Dieu ou de remplacer Dieu par l’homme. En conclusion on évoque les problèmes particuliers du médecin qui a à traiter de questions religieuses.

000710. Psychologie et religion. Discours lors de la présentation du Codex de Jung (1953)

in Jung, Collected Works of C. G. Jung, Vol.18.Princeton University Press, 1976. 904 p. (p. 671-672), (§1514-1517) &Jung, LA VIE SYMBOLIQUE, Albin Michel Paris 1989, 268 p. (p.45-49), (§6-13).

Résumé de la signification psychologique des textes dans un discours lors de la présentation du Codex de Jung, un papyrus gnostique acquis pour l’Institut Jung en 1953. Ce Codex donne quelques éclaircissements sur la mentalité au 2è siècle après J-C. et sur la conception primitive qu’on avait du Christ ; il aide à expliquer pourquoi le message chrétien avait été adopté par l’inconscient de l’époque. La nécessité thérapeutique de confronter le patient à son côté sombre fait suite au développement chrétien de la conscience ; cette confrontation débouche sur une assimilation semblable à celles que l’on trouve dans le gnosticisme, la kabbale et la philosophie hermétique. Il est important pour l’interprétation des phénomènes historiques de comparer les étapes historiques entre elles, c’est pourquoi la découverte des textes gnostique présente une grande valeur pratique pour la recherche.

000711. Psychologie et religion. Lettre au Père Bruno (1953)

in Jung, Collected Works of C. G. Jung, Vol.18.Princeton University Press, 1976. 904 p. (p. 673-678), (§1518-1531), & Jung, LA VIE SYMBOLIQUE, Albin Michel Paris 1989, 268 p. (p.127-133), (§151-164).

Dans une lettre au père Bruno de Jésus Marie, O.C.D. (1953) le moyen d’établir l’existence d’un archétype est expliqué par l’exemple du prophète Elie. Parce que la biographie d’Elie renferme des thèmes mythologiques ou équivalents, et parce que la postérité y a ajouté des évènements qui sont manifestement mythologiques, on en déduit que Elie représente bien un archétype. Le phénomène qui fait que le personnage d’Elie ait assimilé les attributs mythiques recensés depuis sa prime histoire jusqu’à nos jours, confirme que son image constelle un archétype vivant. Un archétype devient actif quand un manque dans la psyché consciente appelle une compensation de l’inconscient. Ce qui manque, c’est la relation immédiate à Dieu et Elie représente pour les chrétiens, les musulmans et les Juifs, une compensation idéale. D’autres commentaires sur les apparitions de l’archétype sont développés en conclusion.

000712. Psychologie et religion. Lettre au Pasteur Lachat (1954)

in Jung, Collected Works. of C. G. Jung, Vol.18.Princeton University Press, 1976. 904 p. (p.679-691), (§1532-1557) & Jung, LA VIE SYMBOLIQUE, Albin Michel Paris 1989, 268 p. (p.135-149), (§165-190).

Questions et pensées suscitées par le petit livre du Pasteur Guillaume Lachat sur l’obéissance à l’action du Saint Esprit. Discussions sur les définitions de Dieu, du Christ et de la Trinité et questions posées sur des points précis du livre. La théologie tout entière est considérée comme une série d’images archétypiques destinées à décrire une transcendance inimaginable ; ensembles, elles font partie de l’inconscient collectif. Etant donné que l’inconscient est ambivalent et produit des effets positifs et négatifs, ainsi l’image de Dieu est à double face. Dans cette perspective, les dangers et les peurs de se livrer à l’Esprit Saint sont si grands que personne aujourd’hui se dirait possédé par lui. La tâche de l’Esprit Saint consiste à réconcilier et unir les opposés en l’individu par un développement particulier de l’âme qui, comme Dieu, est paradoxale. Le St. Esprit se manifeste dans la sphère psychique de l’homme et se présente comme une expérience psychique. Il devient alors l’objet de la psychologique empirique par laquelle il peut transposer son symbolisme en potentialités humaines. Le St Esprit devient d’une extrême importance car c’est grâce à lui que l’homme de bonne volonté est attiré par et participe au drame divin et que l’Esprit devient un.

000713. Psychologie et religion. Sur la Résurrection (1954)

in Jung, Collected Works of C. G. Jung, Vol.18.Princeton University Press, 1976. 904 p. (p. 692-696), (§1558-1574), & Jung, LA VIE SYMBOLIQUE, Albin Michel Paris 1989, 268 p. (p.151-156), (§191-207).

La résurrection est abordée en sa double qualité de fait historique de la vie de Jésus et d’évènement psychologique. En tant que fait historique, la résurrection est sujette à caution et peut être attribuée à une vision individuelle et/ou collective. A l’époque, la réalité spirituelle ne pouvait être démontrée aux gens non cultivés qu’à travers des histoires concrètes de miracle. Psychologiquement, la résurrection représente le mythe ancien du héros qui triomphe de la mort et restaure la vie ; elle représente, à travers le personnage de Jésus de Nazareth, la projection d’une réalisation indirecte du soi. L’image de l’homme dieu vit en tout homme et est incarnée (projetée) en Jésus en sorte que les gens peuvent le considérer comme leur propre soi et confirmer ainsi le fait que leur réalité psychique n’est prisonnière ni du temps ni de l’espace. L’Eglise chrétienne a tort de ne considérer l’existence spirituelle qu’à travers un corps et un fait physique et on pense qu’un tel anachronisme ne survivra pas longtemps.

000714. Psychologie et religion. Sur les discours de Bouddha. (1955)

in Jung, Collected Works. of C. G. Jung, Vol.18.Princeton University Press, 1976. 904 p. (p. 697-699), (§1575-1580).

On explique l’utilité des discours de Bouddha comme source de compré-hension thérapeutique. En réponse aux arguments qui veulent que la religion chrétienne offre d’amples consolations, on objecte l’absence fréquente de foi ; une doctrine étrangère peut alors susciter une compréhension qui a été par ailleurs banalisée et perdue dans son propre système de croyance. Les discours de Bouddha offrent à l’homme occidental de nouvelles voies pour mettre de l’ordre dans l’intimité de sa vie psychique, ce que ne fait souvent pas le christianisme. En réponse à la critique qui reproche de considérer la religion comme une « hygiène mentale », on argue que le médecin utilise toutes les approches utiles ou thérapeutiques, y compris les idées religieuses, pour soulager la souffrance. Le bouddhisme est choisi parce que son essence consiste à soulager la souffrance par un accroissement de la conscience.

000715. Psychologie et religion. Préface à Froboese-Thiele : « Les rêves, source d’expérience religieuse ? ». (1957)

in Jung, Collected Works of C. G. Jung, Vol.18.Princeton University Press, 1976. 904 p. (p.700-70I), (§1581-1583), ) & Jung, LA VIE SYMBOLIQUE, Albin Michel Paris 1989, 268 p. (p.227-229), (§330-332).

Dans une préface à « Traume, eine Quelle religioser Erfahrung ? », (Les rêves, source d’expérience religieuse, Êde Felicia Proboes-Thiele (1957), l’ouvrage, inspiré du matériel onirique, est considéré comme étant le premier à rechercher comment se comporte l’inconscient des protestants quand il doit compenser une profonde attitude religieuse On montre que les rêves en question ont une signification religieuse, expression inconsciente qui compense l’extrémisme de l’attitude religieuse consciente et qui rétablit la totalité relative de la personnalité à travers l’individuation. L’auteur est félicitée pour son matériel onirique et le livre est recommandé aux médecins et théologiens.

000716. Psychologie et religion. Jung et la croyance religieuse. (1957)

in Jung, Collected Works of C. G. Jung, Vol.18.Princeton University Press, 1976. 904 p. (p. 702-744), (§1584-1690), & Jung, LA VIE SYMBOLIQUE, Albin Michel Paris 1989, 268 p. (p.157-211), (§208-314).

Présentation de questions et les réponses de Jung. Les réponses portent sur la nature de la vérité religieuse et les conséquences psychiques de sa quête ; sur l’expérience religieuse ; sur l’existence effective des images de Dieu en dépit de son inaccessibilité et l’impossibilité de prouver son existence concrète ; sur l’importance des autres disciplines pour la psyché ; sur la force et les implications du mal (Satan), le principe des opposés et le symbole de la quaternité ; sur la façon de concevoir le Christ et Job ; sur le concept du Tao comme union des opposés et la question de savoir s’il existe un concept équivalent dans le christianisme ; sur la foi comme croyance dans les contenus projetés de l’inconscient ; sur les objections à l’encontre de la conception de Dieu comme summum bonum ; sur les attaques contre les gnostiques ; sur le Christ comme image archétypique identifiée au soi et la relation de cette image avec le bien et le mal, Dieu et le St Esprit ; sur les relations de l’expérience religieuse avec la mythologie et la psyché.

000717. Etudes alchimiques. Préface à un catalogue d’alchimie. (1946)

in Jung, Collected Works of C. G. Jung, Vol.18.Princeton University Press, 1976. 904 p. (p 747), (§1691), & Jung, LA VIE SYMBOLIQUE, Albin Michel Paris 1989, 268 p. (95-96), (§114).

Dans une préface à un catalogue alchimique (1946) il est dit que le langage alchimique révèle peu de choses sur la chimie proprement dite mais parle de quelque chose de purement symbolique ou psychologique. Le langage alchimique ne déguise pas un contenu connu mais en suggère un d’inconnu, ou plutôt se suggère lui-même. En conclusion : les contenus archétypiques de l’inconscient collectif sont projetés et l’alchimie est la projection d’une psychologie de l’inconscient collectif comme le sont la mythologie et le folklore. Son symbolisme est analogue à celui des rêves et de la religion.

000718. Etudes alchimiques. Faust et l’alchimie. (1949)

in Jung, Collected Works of C. G. Jung, Vol.18.Princeton University Press, 1976. 904 p. (p. 748-750), (§1692-1699), & Jung, LA VIE SYMBOLIQUE, Albin Michel Paris 1989, 268 p. (97-100), (§115-122).

Le drame de Faust est décrit en fonction de ses premières sources alchimiques qui sont d’une part des rêves, des visions et des paraboles et de l’autre des notes biographiques et personnelles de Goethe sur le poème dramatique. En alchimie, les transformations ne concernent pas seulement la matéria chimique mais également l’homme, et Mercure, que l’on retrouve en Méphistophélès dans le « Faust », en est la figure centrale. L’histoire est interprétée par la suite en termes alchimiques.

000719. Etudes alchimiques. Alchimie et psychologie. (1948)

in Jung, Collected Works of C. G. Jung, Vol.18.Princeton University Press, 1976. 904 p. (p. 751-753), (§1700-1704) & Jung, LA VIE SYMBOLIQUE, Albin Michel, Paris 1989, 268 p. (101-104), (§123-127).

Les relations entre alchimie et psychologie sont expliquées en fonction du symbolisme des deux disciplines. N’ayant pas compris la nature des réactions chimiques, les alchimistes ont établi, pour expliquer ces processus inconnus, des parallèles entre ceux-ci et les thèmes mythologiques. Ces processus inconnus étaient amplifiés par la projection de contenus inconscients. Une recherche comparative a confirmé que les symboles alchimiques sont en partie des variations conscientes de ces thèmes mythologiques et en partie des produits spontanés de l’inconscient comme les contenus des rêves d’aujourd’hui. Mercure est en alchimie le principal symbole de la transformation de la substance et on souligne la façon dont ce symbole est conforme aux caractéristiques de l’inconscient. On montre comment l’opus alchimique reflète, sous forme projective, le processus d’individuation qui était alors inconnu des alchimistes.

000720. L’esprit en l’homme, dans l’art et la littérature. Hommage à la mémoire de Jérome Schloss (1927)

in Jung, Collected Works of C. G. Jung, Vol.18.Princeton University Press, 1976. 904 p. (p. 757-758), (§1705-1710).

Dans un hommage à la mémoire de Jérôme Schloss (1955), description de la nature de la mort et comment Schloss s’y est préparé. Plutôt qu’une fin sans importance, la mort est considérée comme un accomplissement pour lequel on se prépare durant la dernière partie de la vie. Schloss est apprécié comme un homme à caractère pur et clair peu commun, et qui a beaucoup appris à Jung. Il s’est libéré des liens terrestres et eut, les dernières semaines avant de mourir, des visions de sa mort et de l’envolée de son âme.

000721. L’esprit en l’homme, dans l’art et la littérature. Préface à « Le jour et la nuit » de Schmid-Guisan (1931)

in Jung, Collected Works of C. G. Jung, Vol.18.Princeton University Press, 1976. 904 p. (p. 759-761), (§1711-1712).

Présentation d’une préface à « Tag und Nacht » (Le jour et la nuit) de Hans Schmid-Guisan (1931) et hommage à l’auteur. L’ouvrage relate les aventures d’un héros allégorique et ouvre sur un monde d’expériences longtemps tues : le monde sensuel d’Eros. Il est comparé à « Hypnérotomachie », écrit 5OO ans plus tôt et dont on présente un extrait pour démonter cette ressemblance. Dans l’hommage, on évoque l’ami et on rappelle la collaboration de Schimd-Guisan et de Jung dans l’étude de la psychologie analytique. Tous deux s’étaient intéressés à l’influence du tempérament dans la formation des concepts psychologiques. En conclusion : l’humanité et de la sensibilité de Schmid-Guisan sont célébrées en tant que résultats d’un travail psychique personnel inachevé.

000722. L’esprit en l’homme, dans l’art et la littérature. Le conte de la loutre. (1932)

in Jung, Collected Works of C. G. Jung, Vol.18.Princeton University Press, 1976. 904 p. (p. 762-764), (§1716-1722).

« Le travail de la loutre » d’Oskar A.H. Schimtz (1932) est décrit comme un produit de la psychologie de l’auteur : c’est la forme littéraire d’un contenu qui aurait pu s’exprimer autrement. La forme du conte de fées a été utilisée parce qu’elle fournit, au sujet de la nature de la psyché, une communication simple et directe entre le cœur de Schmitz et celui du lecteur, sans la médiation du rationnel ou de l’intellect. Le conte décrit une expérience inconsciente et ses conséquences : la double transformation de la personnalité et des images de la psyché. Il rend compte de la transformation de l’âme que Schmitz a subie pour préparer sa mort.

000723. L’esprit en l’homme, dans l’art et la littérature. Existe-t-il une poésie de signe freudien? (1932)

in Jung, Collected Works (p. 765-766), (§1723-1724).

L’interprétation clinique de la grande poésie en termes de théorie freudienne ou adlérienne est contestée au motif qu’elle n’ajoute rien à la compréhension et détourne de la visée plus profonde que nous en propose le poète. Si une œuvre d’art peut être expliquée de la même façon qu’un symptôme névrotique, alors de deux choses l’une : ou ce n’est pas de l’art ou le commentateur à mal compris son sens. Bien que quelques tentatives artistiques puissent être ramenées, comme pour les symptômes hystériques, aux manifestations d’une psychologie névrotique, le grand art est la création de quelque chose de super humain et ne devrait pas être sujet à de telles analyses.

000724. L’esprit en l’homme, dans l’art et la littérature. Préface à « La malédiction de l’intellect » de Gilbert (1934)

in Jung, Collected Works of C. G. Jung, Vol.18.Princeton University Press, 1976. 904 p. (p. 767), (§1725-1726).

Dans la préface à « La malédiction de l’intellect » (1934) de J. Allen Gilbert (non publié), la critique de l’intellect par l’auteur est la bienvenue. Le principal ennui de l’intellect et le grand tort qu’il porte à la civilisation occidentale, c’est qu’il échappe au contrôle de l’homme pour devenir une obsession ; cessant de devenir un outil il commence à modeler le monde de l’homme.

000725. L’esprit en l’homme, dans l’art et la littérature. Préface à « La réalité de l’âme » de Jung (1934)

in Jung, Collected Works of C. G. Jung, Vol.18.Princeton University Press, 1976. 904 p. (p. 766-769), (§1727-1729).

Dans la préface à « Wirklichkeit des Seele » (Réalité de l’âme), quatrième volume de « Psychologishe Abhandlungen » (1934), explications sur le contenu de l’ouvrage et descriptions des récentes avancées théoriques. Il contient des articles reflétant différents aspects de la psychologie courante. Ce n’est que récemment que des personnes comme W.M. Kranefeldt, Hugo Rosenthal et Emma Jung ont commencé à clarifier la confusion entourant la théorie psychologique. Les propres contributions de Jung concernent les problèmes philosophiques de la psychologie moderne et de ses applications ; les articles proposent des réponses aux questions posées par des personnes de milieux et d’intérêts variés. Les diverses facettes de la psychologie complexe sont un reflet simplifié de la grande diversité de la psyché elle-même, et on insiste sur le fait que la tâche prioritaire de l’esprit humain est de chercher à acquérir une plus grande connaissance de la psyché.

000726. L’esprit en l’homme, dans l’art et la littérature. Préface à « La psychologie de Fitche et sa relation au présent » de Mehlich (1935)

in Jung, Collected Works of C. G. Jung, Vol.18.Princeton University Press, 1976. 904 p. (p 770-772), (§1730-1736).

Dans la préface à « J.H. Fitches Seeleniehre und ihre Beziehung zur Gegenwart » (La psychologie de J.H. Fitche et sa relation au présent) de Rose Mehliche (1935), mise en opposition entre empirisme et philosophie et interrogation sur le « romantisme » de Jung. En tant qu’empiriste, Jung assoit ses idées sur l’expérience plutôt qu’il ne les ramène, comme le ferait un philosophe, à un système. L’ouvrage sur la psychologie de Fitche montre une analogie, fondée sur des assertions systématiques et non-empiriques, entre le point de vue de Jung et celui de Fitche. Les constituants subjectifs de l’expérience sont soulignés en termes de romantisme. Conclusion : l’ouvrage est une contribution appréciée pour l’étude d’une attitude particulière qui s’est répétée plusieurs fois au cours de l’histoire.

000727. L’esprit en l’homme, dans l’art et la littérature. Préface à « Transformations du problème onirique, du romantisme à nos jours » de Koenig-Fachsenfeld (1935)

in Jung, Collected Works of C. G. Jung, Vol.18.Princeton University Press, 1976. 904 p. (p. 773-775), (§1737-1741).

Dans la préface à « Wandlungen des Traumproblems von der Romantik bis zur Gegenwart » (Transformations du problème onirique, du romantisme à nos jours) d’Olga von Koenig-Fachsenfeld (1935), l’ouvrage est accueilli positivement en ce qu’il comble un vide dans l’aspect philosophique de la psychologie complexe ; explication du rapprochement entre la psychologie empirique et la philosophie. Bien qu’à l’origine, les psychologues médicaux et expérimentaux utilisaient des méthodes purement scientifiques, il devint évident que leurs principes devaient faire l’objet d’une critique philosophique parce que l’objet de leur jugement était la psyché elle-même. Aucun jugement sur la psyché ne peut être totalement empirique mais se borne à de la phénoménologie ou de la pure observation. Une ressemblance entre cet intérêt pour l’expérience et celui porté par les romantiques est proposée au cours d’un bref historique de la pensée romantique. On concède que les conceptions psychologiques de Jung peuvent être considérées comme « romantiques », mais elles sont également scientifiques et rationnelles. Cette conception se fonde sur la réalité de tout fait psychique et sur l’idée que la psyché peut faire également l’objet d’une simple expérience.

000728. L’esprit en l’homme, dans l’art et la littérature. Préface à « Le frère sombre » de Gilli. (1938)

in Jung, Collected Works of C. G. Jung, Vol.18.Princeton University Press, 1976. 904 p. (p. 776-778), (§1742-1747).

Dans une préface à « Der dunkle Bruder » (Le frère sombre) de Gertrud Gilli (1938), la pièce est considérée comme moderne dans la mesure où le processus essentiel du christianisme est reflété dans les aspirations humaines, c à d. le drame à travers lequel l’homme cherche à sentir, sous forme de Dieu, la source intime de la vie. Le mystère de la rédemption est abordé à travers le personnage de Judas qui incarne le côté sombre du rédempteur et l’universalité du personnage du rédempteur. La vraie rédemption n’est pas une libération sociale ou politique, mais un retour à Dieu. On pense que l’homme vit en conflit constant entre la vérité du monde extérieur et celle de la psyché ; le drame décrit dans la pièce survient en chaque individu à la recherche d’une vérité plus profonde.

000729. L’esprit en l’homme, dans l’art et la littérature. Gérard de Nerval. (1946)

in Jung, Collected Works of C. G. Jung, Vol.18.Princeton University Press, 1976. 904 p. (p. 779), (§1748).

La psyché de Gérard de Nerval (pseudonyme de Gérard Labrunie, 1808-1853) est abordée en fonction de son roman posthume, « Aurélia ». L’ouvrage qui parle de son anima et de sa psychose, montre comment l’inconscient collectif a surgi dans l’expérience de Nerval et il explique pourquoi Nerval a été incapable de raccorder l’inconscient à la réalité et comment il en a assimilé les contenus archétypiques avant son suicide.

000730. L’esprit en l’homme, dans l’art et la littérature. Préface à « Le rêve de Poliphile » de Fierz-David. (1947)

in Jung, Collected Works of C. G. Jung, Vol.18.Princeton University Press, 1976. 904 p. (p. 780-781), (§1749-1752).

Dans la préface au « Rêve de Poliphile » de Linda Fierz-David (1947), basé sur « Hypnerotomachia Poliphili » de Francesco Colonna, l’ouvrage est décrit comme la première tentative sérieuse pour dévoiler le secret de Poliphile et débrouiller, à l’aide de la psychologie moderne, le symbolisme de ses rêves. Le succès de l’interprétation de l’auteur est attribué à la sensibilité de l’esprit féminin. Les voies tortueuses de l’esprit masculin, se piégeant par sa propre vanité, sont démasquées et mises en lumière et on conclut que l’homme moderne peut être éclairé par cet exemple.

000731. L’esprit en l’homme, dans l’art et la littérature. Préface à « La forêt de la lune » de Crottet. (1949)

in Jung, Collected Works of C. G. Jung, Vol.18.Princeton University Press, 1976. 904 p. (p. 782-783), (§1753-1754).

Dans la préface à « Mondwald » (La forêt de la lune) de Robert Crottet (1949), le récit de l’auteur sur les Skolts, lapons primitifs du nord de la Finlande, est apprécié pour son évocation sensible de l’ensemble de la nature préhistorique et de l’humanité préconsciente. La narration émouvante du heurt de deux cultures et la plaidoirie pour la préservation de la vie des primitifs ravivent des échos d’un savoir presque oublié.

000732. L’esprit en l’homme, dans l’art et la littérature. Préface à « Paracelse : morceaux choisis » de Jacobi. (1951)

in Jung, Collected Works of C. G. Jung, Vol.18.Princeton University Press, 1976. 904 p. (p. 784-785), (§1755-1759).

Dans une préface à « Paracelse : morceaux choisis » édité par Jolande Jacobi (1951), on relève l’influence de Paracelse sur des générations successives et on commente l’ouvrage. Paracelse, à qui Jung commença à s’intéresser quand il essaya de comprendre l’alchimie, était un paradoxe et le pur reflet de son siècle. Le livre s’attarde sur son aspect moral et brode largement sur les textes originaux. Spécialement utile : un glossaire des concepts de Paracelse, particulièrement difficiles pour des personnes non familiarisées avec l’alchimie.

000733. L’esprit en l’homme, dans l’art et la littérature. Préface à « L’inconscient, terreau de la créativité » de Kankeleit (1959)

in Jung, Collected Works of C. G. Jung, Vol.18.Princeton University Press, 1976. 904 p. (p 786-787), (§1760-1768).

Dans la préface à « Das Ubewusste als Keimstatte des Schopferischen », (L’inconscient, terreau de la créativité) de Otto Kankeleit (1959) l’ouvrage est considéré comme un tableau descriptif des phénomènes et des problèmes qui se présentent au psychothérapeute dans sa pratique quotidienne et présentation de la contribution de Jung au processus créatif. L’ouvrage aborde, au-delà de la pathologie, le domaine de la vie psychique en général ; il a le souci de guider le patient vers une vie équilibrée en lui fournissant une image équilibrée de la psyché pour compenser les limites de son expérience personnelle. La créativité jaillit de l’inconscient et se manifeste dans les rêves.

000734. L’esprit en l’homme, dans l’art et la littérature. Préface à Serrano : « Les visites de la reine de Saba ». (1960)

in Jung, Collected Works of C. G. Jung, Vol.18.Princeton University Press, 1976. 904 p. (p. 788), (§1769), ) & Jung, LA VIE SYMBOLIQUE, Albin Michel Paris 1989, 268 p. (p.232-233), (§333).

Dans une préface à « Les visites de la reine de Saba » de Miguel Serrano (1960) on considère que le contenu de l’ouvrage présente des productions spontanées de l’inconscient et dépourvus d’éléments significatifs connus. L’inconscient se présente à l’auteur sous son aspect poétique, tandis que Jung le voit essentiellement sous ses aspects scientifiques, philosophique ou religieux. L’inconscient est considéré comme la matrice, l’arrière-plan et le fondement de tous les phénomènes différenciés dits psychiques : religion, science, philosophie, art. L’expérience de l’inconscient, sous toutes ses formes, est une approche de la complétude, la seule expérience qui fasse défaut à la civilisation moderne.

000735. L’esprit en l’homme, dans l’art et la littérature. Existe-t-il un vrai bilinguisme? (1961)

in Jung, Collected Works of C. G. Jung, Vol.18.Princeton University Press, 1976. 904 p. (p. 789), (§1770-1773) & texte édité dans ALMANACH FLINKER, RÉPONSE À LA QUESTION DU BILINGUISME, Librairie française et étrangère, Paris, 1961, (p.112).

En réponse à la question de savoir s’il existe un vrai bilinguisme, on soulève le problème de sa définition. Certaines personnes qui vivent à l’étranger commencent à penser et rêver dans la seconde langue et cette seconde langue peut même supplanter la langue maternelle. On conclut cependant qu’à cause des limites de la mémoire, un état de bilinguisme ou de trilinguisme finit par porter préjudice à l’étendue du vocabulaire personnel aussi bien qu’à l’utilisation potentielle optima de chaque langue.

000736. Pratique de la psychothérapie. Revue de l’ouvrage de Heyer : « L’organisme de l’esprit » (1933)

in Jung, Collected Works of C. G. Jung, Vol.18.Princeton University Press, 1976. 904 p. (p. 793-794), (§1774).

Dans un compte-rendu de « Der Organismus des Seele » (L’organisme de l’esprit) de Gustav Richard Heyer (1932), l’ouvrage est salué comme une approche dénuée de préjugés des problèmes essentiels de la psychothérapie moderne et de ses aspects conflictuels, et comme une avancée vers une psychologie objective. Le psychologue est mis en garde contre l’erreur anti-scientifique ; son propre préjugé subjectif est fait psychologique fondamental et universel. Des approches contradictoires sont nécessaires à l’évolution de toute science, mais elles devraient chercher rapidement une synthèse plutôt que de s’obstiner dans la controverse. On conclut qu’une psychologie objective ne sera pas l’œuvre d’un seul thérapeute, mais le résultat du travail de nombreux thérapeutes.

000737. Pratique de la psychothérapie. Revue du livre de Heyer : « Psychothérapie pratique » (1935)

in Jung, Collected Works of C. G. Jung, Vol.18.Princeton University Press, 1976. 904 p. (p. 794-796), (§1775-1779).

Dans un compte-rendu de « Praktische Seelenheilkunde » (Psychothérapie pratique) de Gustav Richard Heyer (1935), description des manifestations névrotiques et de leur traitement. La médecine moderne a tendance à considérer les névroses comme une catégorie unique de maladies, et on pense au contraire que les névroses sont un mélange de maladies multiples qui demandent un nombre équivalent de remèdes. On a déduit, à partir de la diversité des techniques psychothérapeutiques appliquées aux névroses, qu’il y a une diversité correspondante de cas psychopathologiques. A travers les succès comparés des traitements, le psychothérapeute apprendra les cas variés de pathologie psychique, de biologie psychique et de structure psychique.

000738. Pratique de la psychothérapie. A propos du « Rosarium philosophorum » (1938)

in Jung, Collected Works of C. G. Jung, Vol.18.Princeton University Press, 1976. 904 p. (p. 797-800), (§1780-1789), & Jung, LA VIE SYMBOLIQUE, Albin Michel Paris 1989, 268 p. (p.89-93), (§104-113).

Description du contenu du « Rosarium philosophorum », un texte ancien, sinon le premier, concernant l’alchimie. « L’art » de l’alchimie, pour laquelle le praticien doit avoir une saine disposition d’esprit, doit opérer selon la nature et il consiste à unir les opposés qui sont représentés comme mâle et femelle, forme et matière. Explication des quatre racines ou éléments de la prima materia (matière originelle) et du processus alchimique. Le processus de création est réalisé extérieurement à travers une opération chimique et intérieurement à travers l’imagination active, la matière elle-même étant supposée passive. Le « Rosarium » discute également du secret de l’aqua nostra en alchimie et développe l’idée de la conjonctio,, la réunion du corps imparfait avec l’âme ou anima dont il avait été séparé. Le symbolisme de la conjonction est considéré comme un thème courant en alchimie et concerne le problème des opposés projetés dans la matière et s’unissant pour produire un troisième terme

000739. Pratique de la psychothérapie. Préface à un journal indien de psychothérapie. (1956)

in Jung, Collected Works. of C. G. Jung, Vol.18.Princeton University Press, 1976. 904 p. (p. 801), (§1790-1791).

Dans la préface à une édition spéciale d’un journal indien de psychothérapie et dédiée à l’œuvre de Jung, (Psychothérapie, avril 1956), on oppose la tendance indienne à l’introspection, entretenue par une culture spirituelle très différenciée, à la tendance traditionnelle de l’Europe à compter sur les aspects sensoriels du monde extérieur. On propose une collaboration entre les deux perspectives étant donné que le mystère de la psyché ne peut être compris qu’en l’approchant à partir des deux côtés opposés.

000740. Pratique de la psychothérapie. A propos du dessin en diagnostic psychiatrique (§1959)

in Jung, Collected Works of C. G. Jung, Vol.18.Princeton University Press, 1976. 904 p. (p. 802), (§1792).

Un diagnostic de schizophrénie latente est proposé à partir de dessins faits par un patient. Les dessins montrent une tendance à exprimer abstraitement la réalité vivante pour couper le rapport émotionnel à l’objet, et une tendance à mettre l’accent sur le moi aux dépens du soi qui représente une totalité non désirée.

000741. Le développement de la personnalité. Préface à Evans « Le problème de l’enfant nerveux » (1920)

in Jung, Collected Works of C. G. Jung, Vol.18.Princeton University Press, 1976. 904 p. (p. 805-806), (§1793-1794).

Dans la préface à « Le problème de l’enfant nerveux » de Elida Evans (1920), l’importance des attitudes parentales dans la survenue et l’allègement des névroses infantiles est expliquée et l’origine infantile des névroses d’adultes est soulignée. La plupart des névroses naissent à cause d’une attitude psychologique erronée amorcée par des influences familiales incompatibles et rendant l’adaptation difficile. Les attitudes mentales des parents sont cruciales car les enfants imitent l’état d’esprit des parents et une thérapie familiale est souvent indiquée dans les cas de névroses infantiles ou par mesure psychiatrique préventive. Grande importance des manifestations de l’instinct sexuel de l’enfant car l’activité sexuelle peut être un symptôme du développement anormal ; elle peut bloquer l’expression normale de l’énergie en l’orientant vers des intérêts sexuels prématurés ou pervers. On conclut que l’attitude de l’enfant, et donc sa névrose, est déterminée par des facteurs innés et extérieurs, ces derniers pouvant être modifiés par des méthodes appropriées.

000742. Le développement de la personnalité. Préface à « La voie de toutes les femmes » de Harding (1935)

in Jung, Collected Works of C. G. Jung, Vol.18.Princeton University Press, 1976. 904 p. (p.807-810), (§1795-1802).

Dans la préface à « La voie de toutes les femmes » de Esther Harding (1933), prise en compte des différences entre la psychologie féminine et masculine et proposition de moyens pour résoudre le conflit. Les hommes pas plus que les femmes ne saisissent grand chose à la psychologie féminine de spiritualité particulière, mais ceci n’est pas surprenant parce que les gens ne savent presque rien de la psyché inconsciente et un tel savoir est nécessaire à la compréhension. Parmi les sexes, il existe un conflit en l’homme en tant que créature biologique, instinctuelle et être spirituel et cultivé. Un compromis ne peut être réalisé qu’en relation à l’autre sexe. La psychologie est alors nécessaire comme méthode de relation, fournissant une réelle connaissance de l’autre sexe au lieu d’opinions arbitraires qui sont sources de malentendus. Le livre de Harding est accueilli comme une contribution à la connaissance de la nature humaine et à la clarification des relations confuses entre les sexes.

000743. Le développement de la personnalité. Psychologie des profondeurs et connaissance de soi. (1943)

in Jung, Collected Works of C. G. Jung, Vol.18.Princeton University Press, 1976. 904 p. (p.811-819), (§1803-1817).

En réponse à des questions posées par Jolande Jacobi sur la psychologie des profondeurs, (1943), l’accent est mis sur l’importance de l’inconscient dans la compréhension de la psyché ; mises au point suivantes : a) l’ignorance de l’inconscient rend les gens ignorants de leurs propres conflits inconscients ce qui provoque des effets néfastes sur le mariage et sur les enfants ; b) alors que la vieille psychologie ne voyait que les contenus de la conscience, la psychologie des profondeurs reconnaît qu’un processus souterrain inconscient est sous-jacent à chaque processus conscient ; c) étant donné que l’inconscient est complexe, les écoles variées de psychologie des profondeurs qui l’ont approché tant du point de vue biologique, physiologique, mythologique ou religieux, sont toutes valables ; d) on doit faire attention, en psychologie des profondeurs, à ne pas avoir de conceptions a priori dans l’analyse des faits ; e) la psychologie analytique utilise l’interprétation des rêves, les dessins et les relations analytiques pour révéler au patient sa situation psychologique globale et l’aider à restaurer la complétude initiale de sa personnalité ; f) la psychologie analytique ne se considère pas com-me un substitut de la confession mais fonctionne souvent de façon analogue ; g) la connaissance de l’inconscient peut apporter un regain de tension, suivi d’apaisement ; h) se soucier de soi n’est pas « égocentrique » au sens courant du terme, mais est nécessaire pour grandir ; i) une meilleure connaissance de soi donne une vue plus réaliste de ses propres compétences et ouvre la porte à une plus grande communication avec autrui ; j) parce que les individus sont différents, l’intégration de l’inconscient se fait de différentes manières.

000744. Le développement de la personnalité. Préface à « Les mains des enfants » de Spier. (1944)

in Jung, Collected Works of C. G. Jung, Vol.18.Princeton University Press, 1976. 904 p. (p. 820-821), (§1818-1821).

Dans une préface à « Les mains des enfants » de Julius Spier (1944), on propose de ressusciter des arts discrédités comme la chiromancie et de les tester à la lumière des connaissances scientifiques modernes. Le point de vue de la biologie moderne selon lequel l’homme est une totalité n’exclut pas la possibilité que les mains, qui sont intimement liées à la psyché, puissent par leur forme et leur fonctionnement révéler des particularités psychiques de l’individu et fournir les clefs de son caractère. Le travail de Spier est considéré comme intuitif, bien que fondé sur une large expérience de la pratique, et comme une contribution valable à l’étude du caractère humain au sens large du terme.

000745. Le développement de la personnalité. Préface à l’édition hébraÏque de « Psychologie et éducation » de Jung (1958)

in Jung, Collected Works of C. G. Jung, Vol.18.Princeton University Press, 1976. 904 p. (p.822), (§1822-1824).

Dans la préface à l’édition hébraÏque de « Psychologie et éducation » de Jung, (1958) on souligne que la psychologie analytique a contribué à la connaissance : a) des adultes qui souffrent encore d’infantilisme perturbant ; b) des relations complexes entre parents et enfants ; c) des enfants eux-mêmes. Les désordres psychiques des enfants sont généralement liés à la psychologie et aux attitudes des parents et des éducateurs et on propose que la plus importante question après l’éducation de l’enfant soit celle de l’éducation même de l’éducateur.

000746. Addenda. Préface à « Articles de psychologie ». (1914)

in Jung, Collected Works of C. G. Jung, Vol.18.Princeton University Press, 1976. 904 p. (p. 825) ; (§1825).

Dans une préface au premier volume de « Psychologische Abhandlungen » (1914), ces « Articles de psychologie » sont présentés comme le travail de Jung et de ses élèves et collègues dans le domaine de la psychopathologie et de la psychologie générale. La compilation résulte du désir de publier en un ensemble unique les œuvres issues d’une même école.

000747. Addenda. Adresse à la présentation du Codex de Jung. (1953)

in Jung, Collected Works of C. G. Jung, Vol.18.Princeton University Press, 1976. 904 p. (p. 826-829), (§1826-1834), &Jung, LA VIE SYMBOLIQUE, Albin Michel Paris 1989, 268 p. (p.45-49), (§6-13).

Dans une version augmentée du discours à l’occasion de la présentation du Codex de Jung, papyrus acquis pour l’Institut Jung (1953) : résumé de la signification psychologique des textes. Le Codex fait entrevoir la mentalité du 2è s. après J-C et les concepts primitifs sur le Christ ; il aide à expliquer pourquoi le message a été adopté par l’inconscient de cette époque. Le texte est en particulier présenté comme un phénomène d’assimilation, et représente les réactions psychiques spécifiques (nées de l’inconscient) soulevées par l’impact de la personne et du message du Christ sur le monde païen. La nécessité thérapeutique de confronter le patient à son propre côté sombre (l’inconscient) représente la continuation séculaire du développement chrétien de la conscience et mène à des phénomènes d’assimilation semblables à ceux trouvés dans le gnosticisme, la Kabbale et la philosophie herméneutique. Dans la mesure où la vraie compréhension de la psyché humaine demande la connaissance de l’histoire spirituelle de l’homme, le Codex représente une grande valeur pratique et théorique pour l’institut.

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