Voici le dernier ouvrage de Pierre Willequet, analyste jungien, formé à l’Institut C.G Jung de Zurich, et exerçant près de Genève.
Présentation de l’éditeur
Ce n’est un secret pour personne, l’ego jouit actuellement d’une réputation exécrable. Le développement d’un individualisme forcené l’a propulsé au rang de coupable idéal de tous les malheurs du monde, qu’ils soient de nature écologique, sociétale, religieuse ou autre.
En prêtant l’oreille à ces accusations, on n’hésiterait pas à souscrire au fameux adage pascalien selon lequel, en effet : le Moi est haïssable. Un tel verdict n’est toutefois pas suffisant pour aborder la question. Et, comme c’est le cas pour tout condamné, une étude attentive le concernant est indispensable si l’on veut en cerner les ressorts sous-jacents.
Car ne nous y trompons pas : on ne va pas se passer de l’ego, ni l’anéantir par on ne sait quel tour de passe-passe. Marie-Louise von Franz disait à ce propos : « Il n’y a que le moi conscient qui soit capable de réaliser et d’actualiser le monde psychique. Même cette chose grandiose et divine qu’est le Soi a besoin du moi pour se réaliser. »
Il va donc falloir s’en accommoder, avec la plus grande lucidité possible. C’est à cette tâche que s’attèle le présent ouvrage, en proposant une analyse approfondie des fondements égotiques pouvant amener aux pires débordements, tout autant qu’aux réalisations les plus subtiles, les plus inventives qui soient.
À une époque où le Moi se revendique comme indépassable horizon – ou en tant qu’« ultime divinité » – il est en effet crucial d’en comprendre les origines, tout autant que les fonctionnements les plus récurrents, afin de ne pas en rester dupe tout en saisissant son absolue nécessité.