Henri Duplaix
Si, dès les débuts de son immense oeuvre, Sigmund Freud se fait connaître par son célèbre ouvrage L’interprétation du rêve, dont il fait « la voie royale » de la découverte de l’inconscient, Carl Gustav Jung, qui fut son « dauphin » avant leur tragique séparation, tout au long de son œuvre, immense elle aussi, présente d’autres lectures des rêves. « Le rêve, écrit-il, est ce théâtre où le rêveur est à la fois la scène, l’auteur, le souffleur, le régisseur et le critique. » L’étymologie nous enseigne, nous renseigne : rêver-resver proviendrait de resvegare, qui proviendrait lui-même de esvo, le vagabond, mais aussi de vadere : s’évader de la réalité par l’imagination ; voire de ravere : délirer ; et même de vagus : errant, celui qui change sans cesse d’idées. Les mythologies les plus anciennes, les plus universelles, mettent en scène tous ces qualificatifs, et les rêves aussi. À travers onze cas cliniques axés tout particulièrement sur des rêves, plusieurs thèmes se présentent. Inconscient personnel selon Freud, inconscient collectif selon Jung offrent des lectures interprétatives signifiantes et peuvent dire, voire intimer : « Rêve-toi et marche ! ».
Le rêve, une écoute de soi-même
Le Martin Pêcheur/Domaine jungien