par Françoise Caillet, le 8 juillet 2013
Hélène Wiart Teboul a été, pour ceux d’entre nous qui l’ont rencontrée, une femme hors du commun.
Pour ceux qui l’on connue, le temps passé auprès d’elle a été formateur puisqu’elle savait ouvrir nos esprits et nous soutenir dans une transformation personnelle afin que nous puissions aller au-delà de notre « actuel ».
Après avoir été l’une des deux seules femmes fondatrices de la Société Française de Psychologie Analytique et, à dire vrai, la cheville ouvrière du groupe d’analystes français membres de l’ Association Internationale de Psychologie Analytique , elle avait en effet su aplanir les différends entre les autres membres fondateurs, établir le lien entre eux et les convaincre de la nécessité de se rassembler pour mettre sur pied une association qui permettrait une transmission de la psychologie analytique , c’est-à-dire de la pensée de Carl Gustav Jung.
Son engagement a permis la création de la SFPA , en 1969. Elle était la dernière représentante du groupe des fondateurs.
Elle avait fondé le GERPA en 1968 – ce groupe d’étude et de recherche – et a donné l’occasion à un grand nombre d’entre nous de prendre connaissance des concepts jungiens et plus tard, d’entrer en formation à la SFPA.
Hélène Wiart Teboul était une grande travailleuse. Elle a animé de multiples conférences , en particulier au groupe Jung; elle a publié de nombreux articles dans les Cahiers jungiens de psychanalyse, dont elle était aussi membre fondatrice.
Enfin, elle a écrit plusieurs ouvrages comme La mère abusive et Mon âne, as-tu mal à la tête ? Comme l’indique ce dernier titre, l’humour était une de ses grandes qualités.
Elle était médecin et ensuite, avait choisi de se spécialiser en psychiatrie, ce qui témoigne de son esprit de recherche toujours à l’œuvre.
Ceux qui ont été en analyse ou en supervision avec elle en conservent des souvenirs très forts.
Elle savait sortir du cadre quand ceci s’imposait mais sans jamais le perdre de vue.
Elle avait une intuition fulgurante et savait être à l’écoute des patients, psyché et corps. Elle percevait certains détails inconscients qu’elle exprimait très spontanément, qui faisaient mouche, parfois de façon très vigoureuse et incompréhensible sur le moment.
Elle faisait preuve d’une immense générosité quand le besoin authentique s’en faisait sentir.
Cette générosité faisait qu’elle savait être simple avec nous tous, nous dispensant sans réserve sa pensée exceptionnelle.
Chacun de nous se souvient de certaines de ses phrases percutantes qui jaillissaient comme des éclairs, et nous gardons au cœur et dans nos souvenirs les belles soirées qui avaient lieu chez elle et son mari, Georges Teboul, médecin et psychanalyste, à Montmorency.
Après une journée de travail en commun, nous nous retrouvions autour d’un délicieux buffet. Ce temps partagé se terminait en chanson puisque Hélène avait une très belle voix de soprano, qu’elle savait aussi utiliser pour éclater de rire, détendant ainsi l’ atmosphère, ou pour demander « de rester au ras des pâquerettes » quand certains partaient dans des théorisations qu’elle jugeait sans intérêt. Avec Hélène, pas de blabla.
C’est une joie et un honneur de l’avoir connue.