Quelle est sa spécificité ?
La psychanalyse jungienne a une double dimension :
- réductive ou analytique (rechercher les causes) et
- prospective ou synthétique (chercher vers où cela s’oriente)
Elle est à la fois personnelle et transpersonnelle, pulsionnelle et archétypique. « Processus dialectique entre deux individus » dans lequel le psychanalyste est engagé autant que l’analysant – mais de façon non symétrique –, le travail analytique s’effectue dans la tension entre deux forces contraires
- l’une qui tend à l’autonomie, à la séparation,
- l’autre qui pousse à se relier intimement à l’autre.
Le transfert n’est pas seulement considéré comme le résultat de projections inconscientes, mais comme le déroulement d’un processus de transformation à part entière, la relation transférentielle elle-même étant le résultat de l’interaction du conscient et de l’inconscient des deux protagonistes, analysant et psychanalyste.
Ce travail prend en compte la totalité de l’être humain. La spiritualité comme la sexualité sont des fonctions humaines qui doivent être développées également.
La psychanalyse et la vie
Psychanalyse et vie ne sont pas séparées.
Quand une analyse authentique s’est déroulée, l’individu devient apte à entretenir avec son inconscient, tout au long de sa vie, une relation, un dialogue dans lequel le moi laisse advenir ce qui émerge de l’inconscient, le considère attentivement, s’y confronte et l’évalue.
Ce n’est qu’à l’issue de ce processus qu’une position de sujet peut apparaître.
« Chaque vie est un déroulement psychique » indique Jung qui précise que « la tâche la plus noble de l’individu est de devenir conscient de lui-même.»
Technique
La psychanalyse jungienne s’effectue soit en face à face, soit sur le divan, et selon un rythme variable, le plus souvent une à deux séances par semaine. Les conditions de l’analyse sont fixées en début de travail et sont conformes au code de déontologie de la profession en général et de la SFPA- Institut CG Jung, en particulier.
Ce que Jung apporte aujourd’hui
A l’opposé d’une vision binaire du monde et des êtres qui porte au conflit et à l’exclusion, la pensée jungienne invite à une vision complexe dans laquelle les pôles opposés ne doivent pas se combattre jusqu’à l’élimination de l’un d’eux, mais se combiner.
Chacun des opposés en présence a sa raison d’être et l’énergie qui découle de la tension entre eux doit aboutir à l’émergence d’un troisième terme qui ouvre sur une perspective nouvelle.
Développer notre individualité – et non l’individualisme – favorise l’ouverture sur l’autre et la reconnaissance de son altérité, ainsi que la conscience de notre participation au monde.
Mais cela permet également de nous différencier d’un collectif où pourrait se diluer notre moi et notre responsabilité. «L’individu est d’une importance décisive car c’est lui le vecteur de la vie et de l’existence. Ni le groupe ni la masse ne peuvent le remplacer » avertit Jung.
Ce point de vue, cette conception du monde constitue pour les jungiens une option philosophique et une position éthique dont notre histoire et notre actualité révèlent le caractère critique.