Volume 16
000570 – Problèmes généraux de la psychothérapie. I. Principes de la pratique. (1935)
In Jung, Collected Works of C. G. Jung, Vol.16, 2nd ed., Princeton University Press, 1966, 384 p. (p. 3-20), (§1-27), ), & Jung, LA GUERISON PSYCHOLOGIQUE, Librairie de l’Université-Georg, Genève 1970, (p.81-106).
La psychothérapie est définie comme une sorte de processus dialecti-que, un dialogue, une discussion entre deux personnes. Examen des différentes écoles de psychothérapie ; il apparaît que leur variété ne remet pas nécessairement en cause la validité de leurs différentes prémisses. L’interdépendance de la psyché et du corps est affirmée comme principe théorique de base. Le thérapeute ne peut pas juger d’emblée l’ensemble de la personnalité du patient. Bien que celui-ci puisse être considéré comme un représentant approximatif de l’homme universel, sa personnalité lui est propre et elle a le droit de s’exprimer sans être gênée par les hypothèses du médecin. Dans la mesure où l’individuel ne signi-fie rien au regard de l’universel, ni l’universel au regard de l’individuel, des méthodes comme la suggestion ou le « mana », puissance guérisseuse universelle, peuvent avoir une certaine efficacité. On pense cependant que ce succès est limité par les contradictions inhérentes à l’antinomie individuel/universel. Les névroses peuvent être divisées en deux groupes principaux : les types collectifs ne possédant pas une personnalité dévelop-pée d’une part et les individualistes dont l’adaptation au collectif est atrophiée. Les thérapeutes doivent veiller à traiter leurs patients conformément à l’individualité unique et imprévisible de ces derniers types ; le traitement ne doit pas modifier la personnalité du patient mais l’amener à l’individuation. On fait remarquer que le processus dialectique exige une attitude des plus franches possibles de la part du thérapeute qui, dans le dialogue thérapeutique, est le partenaire du patient. La dimension de pro-fondeur introduite par Freud doit logiquement conduire, dans le traitement psychothérapique, à l’engagement de la propre personnalité du médecin au même titre que celle du patient. L’attitude consciente du névrosé devant être équilibrée par des contenus compensatoires ou complémentaires inconscients, on attire l’attention sur la permanence d’un contenu inconscient à l’origine d’un ensemble de rêves. Sur deux mois, un thème d’eau symbolisant l’inconscient collectif, est apparu par exemple de façon récurrente dans une série de rêves. Une autre série de rêves était centrée autour de différentes figures féminines représentant « l’anima », person-ni-fication mythologique de l’inconscient. C’est avec raison que l’on fait référence à des idées mythologiques pour aider le patient. Les croyances religieuses sont considérées comme des formes de psychothérapie qui traitent et guérissent les souffrances de l’âme et les souffrances du corps causées par celle-ci. Dans la mesure où de nombreux patients n’ont pas de telles croyances, il est indiqué, dans leur cas, de développer en contrepartie le matériel mythologique qu’ils ont en eux-mêmes. On détaille les différents types de personnes pour lesquels un autre genre de trai-tement est requis. Le but du processus thérapeutique est de permettre au patient d’assimiler les éléments inconscients de sa psyché et réussir ainsi finalement l’intégration de sa personnalité et la guérison de sa dissociation névrotique.
000571 – Problèmes généraux de la psychothérapie. II. Ce qu’est la psychothérapie. (1935)
In Jung, Collected Works of C. G. Jung, Vol.16, 2nd ed., Princeton University Press, 1966, 384 p. (p. 21-28), (§28-45), & Jung, LA GUERISON PSYCHOLOGIQUE, Librairie de l’Université-Georg, Genève 1970, (p.3-14)
Discussion à propos de la nature de la psychothérapie en tant que science nécessitant des méthodes scientifiques et de nouvelles formes de traitement. Un regard sur les méthodes antérieures montre que la thérapie suggestive a fait son temps ; la position de Freud cherchant à rendre conscientes les causes de la névrose a été prise en considération. La théorie du traumatisme, devant à l’origine expliquer l’étiologie des névroses, est considérée comme une géné-ralisation hâtive à proscrire et il est montré que même Freud abandonna cette théorie au profit du refoulement. Il devient évident que la psychothérapie moderne ne pouvait être appliquée uniformément et qu’elle devait être spécifiquement et totalement attentive à l’individu. Cette théorie, en mettant l’accent sur la nécessité d’individualiser encore plus la méthode du traitement, va au-delà de la psychanalyse freudienne et de la psychologie personnaliste d’Adler. Mise en garde contre les propres tendances du médecin qui ne doivent pas influencer le patient, car ce n’est que lorsqu’un être humain vit selon sa façon propre qu’il peut devenir responsable et capable d’agir. Les méthodes de traitement préconisées montrent que dans tous les cas de névroses patentes la rééducation et la régénération de la personnalité sont essentielles. Il est essentiel que les méthodes psychothérapiques modernes prennent en compte la philosophie des sciences humaines et soient basées sur une parfaite connaissance psychiatrique. Pour étudier correctement les rêves. Il faut avoir étudié l’histoire de la psychologie primitive, la mythologie et la religion comparatives.
000572 – Problèmes généraux de la psychothérapie. III. Certains aspects de la psychothérapie moderne. (1929)
In Jung, Collected Works of C. G. Jung, Vol.16, 2nd ed., Princeton University Press, 1966, 384 p. (p. 29-35), (§46-65).
Examen et évaluation des théories de Freud à propos de l’inconscient. Son hypothèse selon laquelle les névroses seraient guéries par la mise en évidence de leurs causes est rejetée de même que le point de vue selon lequel les rêves ne sont qu’une façade. Au contraire, les rêves sont considérés comme le reflet d’éléments fondamentaux de la psyché individuelle et la régression vers l’enfance comme le signe des efforts du patient pour se retrouver. La conception négative de l’inconscient avancée par Freud est rejetée en faveur de l’idée selon laquelle l’inconscient est un facteur de créativité au même titre que la forteresse conservatrice ancestrale. En découvrant les véritables raisons de la nostalgie de son enfance et en pénétrant l’immense espace de la psyché collective, le patient est capable de pénétrer dans la matrice saine et naturelle de l’esprit humain.
000573 – Problèmes généraux de la psychothérapie. IV. Les buts de la psychothérapie. (1931)
In Jung, Collected Works of C. G. Jung, Vol.16, 2nd ed., Princeton University Press, 1966, 384 p. (p. 36-52), (§66-113), & Jung, LA GUERISON PSYCHOLOGIQUE, Librairie de l’Université-Georg, Genève 1970, (p.107-128).
Les différentes opinions relatives à la structure des névroses et aux principes thérapeutiques sont examinées et comparées aux observations cliniques. Bien que l’explication sexuelle des névroses par Freud et le point de vue d’Adler, fondé sur la volonté de puissance, correspondent à des réalités psychiques, leurs méthodes ne peuvent cependant être appliquées sans discrimination. La vie individuelle étant extraordinairement variée, le thérapeute est expressément invité à ne pas s’attacher à une orientation trop précise et à être attentif à la propre nature inconsciente du patient et à sa propre volonté de vivre. Distinction entre les jeunes patients qui doivent former leur moi conscient et les plus âgés qui sont davantage concernés par la compréhension du sens de leur vie intérieure. L’analyse des rêves est recommandée quand les méthodes rationnelles de traitement échouent : bien que non scientifique, elle fournit en effet une méthode pratique pour montrer au patient la visée de son inconscient. On estime nécessaire que le médecin ait le plus possible de connaissances sur la psychologie primitive, la mythologie, l’archéologie et la religion comparée, afin d’enrichir les associations de ses patients par des analogies. On estime que l’imagination, aspect maternel créatif de l’esprit masculin, est reliée à la racine même de l’instinct humain et animal ; il est donc justifié d’encourager le patient dans ses fantasmes sans aller au-delà du sens effectif qu’elles ont pour le patient. On encourage la peinture, non par souci artistique, mais pour libérer le patient de sa dépendance aux rêves ou au savoir du médecin et l’aider au dévelop-pement de son indépendance et de sa maturité psychologique. Cependant, la peinture seule n’est pas suffisante ; elle doit être secondée par une interprétation et une synthèse qui permettront au patient, en collaboration avec le médecin, d’arriver à une compréhension intellectuelle et émotionnelle. On insiste sur les difficultés rencontrées face au processus de la vie psychique qui se déroule au-delà de la cons-cience ; dans la mesure où la réalité psychique ne peut être comparée à la réalité consciente, on ne peut en effet observer qu’indirectement la psyché et pourtant, c’est cette réalité psychique autonome que le thérapeute doit explorer à fond.
000574 – Problèmes généraux de la psychothérapie. V. Problèmes de la psychothérapie moderne. (1931)
In Jung, Collected Works of C. G. Jung, Vol.16, 2nd ed., Princeton University Press, 1966, 384 p. (p. 53-75), (§114-174), & Jung, LA GUERISON PSYCHOLOGIQUE, Librairie de l’Université-Georg, Genève 1970, (p30-60).
Discussion sur l’utilisation du terme de psychanalyse pour décrire les approches très variées de l’étude et du traitement de la psyché et examen des différentes méthodes thérapeutiques telles que la psychanalyse freudienne, la psychologie individuelle d’Adler, la psychologie médicale et la psychologie analytique. Cette dernière embrasse la psychanalyse et la psychologie indivi-duelle. Son approche comprend quatre étapes : la confession, la clarification, la formation et la transformation. Analyse de ces quatre étapes. Dans la première, les secrets ou les émotions refoulées, qui sont comme des péchés et qui débouchent sur des névroses, doivent être confessés afin de permettre au patient de retrouver sa complétude ; on ne tient pas compte de sa dépendance au médecin c’est-à-dire du transfert. Ensuite, il faut élucider le transfert et analyser la fixation du patient ; les théories de Freud et d’Adler sont étudiées en fonction de cette étape. Dans la perspective d’une adaptation normale, on insiste sur l’importance de la formation pour sortir le patient de lui-même On considère que la quatrième étape, celle de la transformation, concerne aussi bien le médecin que le patient dont les personnalités se sont réciproquement influencées au cours du traitement. On insiste sur la nécessité pour le médecin de s’engager dans sa propre formation et de comprendre que lui-même et le patient sont à la recherche d’une guérison qui ne concerne pas seulement le corps mais la psyché tout entière.
000575 – Problèmes généraux de la psychothérapie. VI Psychothérapie et conception du monde. (1943)
In Jung, Collected Works of C. G. Jung, Vol.16, 2nd ed., Princeton University Press, 1966, 384 p. (p.76-84),(§175-191), & Jung, La GUERISON PSYCHOLOGIQUE, Librairie de l’Université-Georg, Genève 1970, (p.305-315).
Développement de la conception selon laquelle la psyché doit être traitée en accordant l’attention qui se doit aux facteurs physiologiques et spirituels. La difficulté de la tâche psychothérapeutique réside dans le fait que la psyché, influencée par des facteurs physiologiques et psychologiques, possède une struc-ture contradictoire générant la problématique des opposés. Cette problématique, une fois mise à jour, on l’estime capable de menacer, aussi bien chez le théra-peute que le patient, leur conception du monde. Dans la mesure où chez l’homme, la conception du monde – la plus complexe des structures psychiques – définit une contre-position par rapport à la psyché physiquement conditionnée, elle détermine en définitive par là même le destin individuel. C’est pourquoi, le thérapeute a besoin d’avoir bien élaboré et validé ses propres convictions tout en restant ouvert, avec son patient, à la recherche des idées religieuses et philosophiques de ce dernier. On estime que les convictions religieuses et philosophiques sont extrêmement utiles pour le processus thérapeutique, en particulier la conception chrétienne du péché originel et de la souffrance. Dans l’analyse d’une névrose, il est conseillé au thérapeute d’explorer les conceptions pré-chrétiennes et non-chrétiennes pour pouvoir négocier avec le symbolisme archétypique de l’inconscient. Le thérapeute ne devrait pas oublier que la névrose n’est pas un état isolé mais plutôt une perturbation pathologique de l’ensemble de la psyché et que par conséquent ce n’est pas la névrose mais l’ensemble de l’être humain qui doit être traité.
000576 – Problèmes généraux de la psychothérapie. VII. Médecine et psychothérapie. (1945)
In Jung, Collected Works of C. G. Jung, Vol.16, 2nd ed., Princeton University Press, 1966, 384 p. (p. 84-93), (§192-211), & Jung, La GUERISON PSYCHOLOGIQUE, Librairie de l’Université-Georg, Genève 1970, (p.14-28).
Au cours d’une réunion en 1945 de l’Académie helvétique de la science médicale, analyse des différences entre médecine et psychothérapie. Les trois étapes de la procédure médicale, anamnèse, diagnostic et traitement, sont passées en revue et comparées à la procédure psychothérapeutique. En psychothérapie, l’anamnèse, c’est-à-dire la reconstitution de l’historique du cas, doit être complétée par la prise en compte de tout l’environnement du malade. Ainsi, la tâche du thérapeute implique, outre des questions apparemment sans lien avec la névrose du patient, l’intervention de son professionnalisme et de son intuition pour mettre à jour des faits en rapport avec une maladie qui concerne l’ensemble de l’individu. Contrairement aux cas médicaux, le diagnostic est inutile étant donné qu’en psychothérapie la découverte de faits ne fonde pas la mise en place d’un traitement particulier mais donne seulement des indications sur l’orientation de la thérapie ; la reconnaissance de la maladie est moins fondée sur le tableau clinique que sur le contenu des complexes. Non seulement chaque thérapeute a sa propre méthode, mais il est lui-même cette méthode. Con-trairement à celui de la médecine, l’objet de la psychothérapie n’est pas la maladie mais l’être humain défini psychiquement. Cette façon de voir débouche sur une conclusion d’importance : l’inconscient est la vraie et authentique psyché tandis que la conscience ne peut être considérée que comme un épiphé-nomène. Discussion à propos de la conviction qu’il existe certains modes prénatals de comportement et de fonctionnement qui sous-tendent la psyché individuelle : à preuve, la récurrence de thèmes communs dans la mythologie et autres folklores ; on en conclut que les névroses doivent être considérées par le thérapeute en relation avec les perturbations instinctuelles et leurs modèles circonstanciels. On conclut que la psychothérapie doit dépasser la symp-tomatologie médicale parce, derrière les symptômes, elle a à faire à la psyché ; elle nécessite une connaissance tant des sciences humaines que des sciences naturelles.
000577 – Problèmes généraux de la psychothérapie. VIII. La psychothérapie aujourd’hui. (Des images parentales au totalitarisme étatique) (1945)
In Jung, Collected Works of C. G. Jung, Vol.16, 2nd ed., Princeton University Press, 1966, 384 p. (p. 94-110), (§212-229), & Jung, La GUERISON PSYCHOLOGIQUE, Librairie de l’Université-Georg, Genève 1970, (p.212-234).
Discussion sur la relation entre la psyché individuelle et l’univers supra- personnel du patient. Cette relation est vécue d’abord au sein de la famille mais elle doit être élargie au monde entier dans lequel on doit entrer en tant que personne totale. La projection – l’extension des images parentales à l’ensemble de la réalité extérieure – est considérée comme une cause majeure de névrose et le retrait de la projection de l’image parentale sur le monde, comme une des tâches les plus ardues de la psychothérapie. La nécessité de faciliter le passage de l’enfant à l’âge adulte est reconnue et manifeste chez les primitifs et dans les cérémonies chrétiennes ; le thérapeute doit compter avec l’orientation patri-arcale tradition-nelle de la psy-ché et se protéger lui-même du transfert par lequel le patient développe une trop grande dépendance au médecin. On note que le médecin doit tenir compte des croyances religieuses du patient afin de mener à bien la réintégration de la psyché de celui-ci. Ce processus d’individuation est considéré comme la découverte de soi, une fin reconnue par le yoga et la philosophie médiévale alchimique. L’effort européen tentant de réunir la collec-tivité de l’état et celle de l’église est interprété comme le reflet du désir profond européen pour un ordre patriarcal, pour une autorité. On refuse la domination de l’état sur l’individu parce qu’elle prive celui-ci du droit à vivre sa propre destinée. Un des buts de la psychothérapie est d’apprendre aux gens l’autonomie et la liberté morale. Tenter de vouloir assujettir ce but à un système politique particulier signifierait faire de la psychothérapie le jouet du totalit-a-risme. Le besoin d’intégrer l’individu dans la société est reconnu et on ne prône donc pas un individualisme à outrance. On conclut néanmoins que le processus d’indi-viduation doit laisser libre cours à la nature et que la psychothérapie doit se consacrer au développement individuel. Deux références.
000578 – Problèmes généraux de la psychothérapie. IX. Questions fondamentales de psychothérapie. (Le relativisme essentiel de la psychothérapie (1951)
In Jung, Collected Works of C. G. Jung, Vol.16, 2nd ed., Princeton University Press, 1966, 384 p. (p. 111-125), (§230-254), & Jung, La GUERISON PSYCHOLOGIQUE, Librairie de l’Université-Georg, Genève 1970, (p.235-255).
Historique de l’exploration de la psyché par l’homme, depuis Paracelse jusqu’à Freud ; mise en évidence dans les théories psychothérapeutiques de la dimension subjective illustrée par l’insistance constante de Freud sur le prin-cipe de plaisir et l’accent mis par Adler sur la volonté de puissance. Afin d’éviter une trop grande subjectivité dans le traitement de ses patients, le médecin est expressément invité à faire lui-même une analyse et à être au clair avec ses propres attitudes avant de traiter des patients dont les attitudes peuvent être tout à fait différentes. Le processus thérapeutique se caractérise par une démarche au cours de laquelle le patient et le médecin seront souvent profondément et douloureusement impliqués. Dans la mesure où de nombreux facteurs, tant sociaux et extérieurs qu’intérieurs et inconscients, influencent tout homme et sont à prendre en compte par le médecin, les valeurs collectives traditionnelles aussi bien que la propre personnalité du patient sont considérées comme des éléments majeurs dans la reconstruction de la personnalité. En chaque homme, il existe un sur-moi qui peut entrer en opposition avec le système psychique et susciter ainsi un conflit. Description des différents types de névroses ; on pense que le patient peut être guéri lorsqu’on découvre où gît le conflit. Pour mener à bien une cure, on doit tenir compte de chaque conception personnelle du monde et des relations entre le conscient et l’inconscient. Ceci implique que la principale tâche du thérapeute consiste à dévoiler l’inconscient, sans idées préconçues. Etant donné que l’inconscient est un phénomène collectif dont l’existence se révèle par la réapparition de certains archétypes et mythologèmes tout au long de l’histoire de l’homme, on conclut qu’une véritable compréhension de l’inconscient nécessitera la prise en compte de l’unité de l’inconscient collectif. Deux références.
000579 – Problèmes spécifiques de la psychothérapie. I. La valeur thérapeutique de l’abréaction. (1921/28)
In Jung, Collected Works of C. G. Jung, Vol.16, 2nd ed., Princeton University Press, 1966, 384 p. (p. 129-138), (§255-293).
Définition de l’abréaction ; évaluation de ses effets ; discussion à propos de la relation transférentielle entre le médecin et le patient. Remise en question de la validité de l’abréaction, c à d de la réactualisation, au cours de la réintégration de l’individualité du patient, d’une expérience traumatique. On pense plutôt que la relation entre le médecin et le patient recèle le plus grand des effets thérapeutiques : elle procure au patient le support nécessaire pour dépasser les effets de sa névrose ; elle demande au médecin de pénétrer dans la psyché du patient et de scruter profondément les origines de la névrose afin de poser les fondations à partir desquelles le patient réintégrera la réalité. La valeur d’une stricte interprétation sexuelle de la névrose du patient est limitée. Le transfert, c à d la dépendance du patient au médecin, est considérée comme une étape qui mènera le patient vers une position d’égal à égal avec le médecin. On estime important que le patient ne se borne pas à reconnaître la nature et la cause de sa névrose, mais qu’il envisage également son propre projet thérapeutique, sa propre avancée vers une totalité psychique.
000580 – Problèmes spécifiques de la psychothérapie. II. La pratique de l’analyse des rêves. (1931)
In Jung, Collected Works of C. G. Jung, Vol.16, 2nd ed., Princeton University Press, 1966, 384 p. (p. 139-161), (§294-352), & Jung, L’HOMME A LA DECOUVERTE DE SON ÂME, Albin Michel, Paris 1987, (p.247-271).
On reconnaît que nombreux sont ceux qui rejettent la validité de l’analyse des rêves comme méthode d’exploration de l’inconscient, mais on maintient son utilité pratique. Citation de plusieurs cas pour confirmer que les rêves doivent être pris comme des faits diagnostiquement valables. Les rêves sont souvent prévisionnels et fournissent ainsi une information valable pour la compréhension du patient et l’établissement du traitement. Même si le médecin lui-même estime parfois que les rêves de son patient sont confus, il doit néanmoins savoir que cette confusion relève de son propre manque de compréhension et que celle-ci ne sera véritablement atteinte que lorsque le médecin et le patient, après une réflexion en commun, seront tombés d’accord sur le contenu du rêve. La méthode suggestive est vraiment limitée comme technique thérapeutique car elle peut gêner le patient qui veut affronter ses propres problèmes et s’approprier ses propres jugements et décisions. On préfère l’analyse des rêves parce que l’activité nocturne de la psyché couvre une gamme étendue de situations et de développements. Les rêves doivent être soigneusement interprétés par le médecin, cependant rien n’est certain en eux sauf l’incertitude. Une compréhension correcte nécessite l’analyse d’une série de rêves plutôt que celle d’un rêve isolé tiré de son contexte. On rejette la sublimation proposée par Freud pour sauver l’homme des griffes imaginaires de l’inconscient car on considère que l’inconscient n’est pas plus démoniaque que le conscient. La compensation – équilibre entre les contenus du conscient et de l’incons-cient – est une loi fondamentale du comportement psychique. La compensation par l’inconscient n’est efficace que lorsqu’elle coopère avec une parfaite conscience ; néanmoins, les valeurs de la personnalité conscientes doivent demeurer intactes. On réitère la certitude que les convictions philosophiques, religieuses et morales du patient doivent être prises en compte. On conclut que les rêves révèlent plus clairement que ne le fait le conscient les étapes de l’évolution de la psyché ; l’assimilation des contenus inconscients peut ramener le cons-cient à l’être à l’état de nature. Une référence.
000581 – Problèmes spécifiques de la psychothérapie. III. La psychologie du transfert. (1946)
In Jung, Collected Works of C. G. Jung, Vol.16, 2nd ed., Princeton University Press, 1966, 384 p. (p. 163-201), (§353-401), & Jung, PSYCHOLOGIE DU TRANSFERT, Albin Michel, Paris, 1980, (p.15-57).
Afin de fournir quelques repères à l’étude de l’inconscient, les problè-mes du transfert sont repris et discutés en fonction du symbolisme alchimique. Analyse du mariage mystique – la conjonction – qui jouait un rôle important en alchimie et concernait aussi bien la chimie qu’une sorte de philosophie mystique ; il éclaire en effet le mystère de la combinaison chimique et renvoie au transfert en psychologie. Rappel historique de ce symbolisme, utile en effet dans l’exploration de l’inconscient. Analyse de la complexité du transfert, processus en partie spontané et difficile à évaluer, et mention du danger inhérent à la prise en charge des souffrances psychiques du patient. On reconnaît l’aspect incestueux du transfert et on le décrit comme une animation de contraires déchaînés à l’intérieur de l’inconscient et qui nécessitent d’être réconciliés. Ces assauts incons-cients sont symbolisés en alchimie par Mercure, en même temps ami et panacée, bon et méchant. On estime que les religions et particulièrement le christianisme sont de grands systèmes thérapeutiques. L’hostilité de l’homme moderne contre la religion augmente le danger de dissociation entre le moi et l’inconscient. Les multiples analogies qui existent entre les symboles alchimiques et l’étude de l’inconscient montrent que l’étude de cette science et de cette philosophie spéculative médiévale peut éclairer le processus d’individuation et l’analyse de l’inconscient. 18 références.
000582 – Problèmes spécifiques de la psychothérapie. III. La psychologie du transfert : une présentation des phénomènes de transfert, basée sur les illustrations du rosarium philosophorum. 1. la fontaine mercurielle. (1946)
In Jung, Collected Works of C. G. Jung, Vol.16, 2nd ed., Princeton University Press, 1966, 384 p. (p. 203-210), (§402-409), & Jung, PSYCHOLOGIE DU TRANSFERT, Albin Michel, Paris, 1980, (p.61-68).
Les symboles utilisés dans la première image du « Rosarium des Philosophes », celle de la fontaine mercurielle, sont décrits et analysés sous l’angle de la psychologie de l’inconscient. L’image contient les symboles alchimiques de la quaternité, – les quatre éléments qui s’enfoncent dans une cinquième entité, la quintessence, le bassin circulaire – et les sept planètes ; ce dernier symbole évoque l’image de Mercure, la mère de ces sept planètes et en même temps ses propres mère et père. Les trois essences de Mercure sont représentées par le serpent. Le soleil et la lune apparaissent au-dessus de la triade comme les parents indispensables de la transformation mystique. La progression du 4 au 3, 2 et 1, – l’axiome alchimique de Marie -, représente quatre tendances respectivement antagonistes qui doivent finalement s’unifier. La quaternité, un des archétypes les plus répandus, représente les dispositions des fonctions d’orientation du conscient ; le cercle exprime l’image primordiale de l’homme et de son âme et le nombre quatre représente l’état pluriel de l’homme qui n’a pas encore atteint l’unité intérieure. La triade, agent de surgissement, apparaît comme masculine, la dyade comme féminine. Psychologiquement, la triade représente le désir, l’instinct et la détermination tandis que la dyade correspond à la réaction psychique face aux décisions du conscient. L’eau signifiant l’inconscient, trace par sa montée et son retour (dans la fontaine), le cercle de la vie. Ces formes symboliques d’archétypes universels sont des projections inconscientes des alchimistes. 3 références.
000583 – Problèmes spécifiques de la psychothérapie. III. La psychologie du transfert : une présentation des phénomènes de transfert, basée sur les illustrations du rosarium philosophorum. 2. Le roi et la reine. (1946)
In Jung, Collected Works of C. G. Jung, Vol.16, 2nd ed., Princeton University Press, 1966, 384 p. (p. 211-235), (§410-449), & Jung, PSYCHOLOGIE DU TRANSFERT, Albin Michel, Paris, 1980, (p.69-97).
Analyse et interprétation, dans le sens des processus projectif et trans-féren-tiel, des images alchimiques du roi et de la reine symbolisant la relation de couple mais aussi la relation incestueuse frère/soeur. L’union des mains gauches, évoquant un « sentier secret », est interprétée comme une allusion à la face sombre et inconsciente de l’homme et à la nature équivoque de la relation amoureuse : « céleste et terrestre » aussi bien qu’incestueuse. Les mains droites tenant des fleurs ont une fonction compensatrice. Les fleurs (4+1) représentent le feu et l’air comme éléments masculins, l’eau et la terre comme éléments féminins, la cinquième fleur représentant la quintessence. Bien que les symboles de cette image mettent l’accent sur la nature, un sens caché spirituel est suggéré comme dans la triple nature de Mercure, masculine, féminine et spirituelle ; celui-ci était considéré à l’époque comme le partenaire terrestre du Saint Esprit ; il protégeait contre les secrets de la nature et ses mystères de mauvais augure. Mercure trans-cende la sexualité, il représente un état qui n’est atteint que lorsque le masculin et le féminin ne font plus qu’un. L’idée d’Anthropos est un concept éternel que l’on retrouve dans diverses cultures. L’analyse du facteur amoureux présent dans l’image – un amour incestueux de la main gauche – amène à conclure que l’inceste symbolise l’union avec soi-même, c à d l’individuation ou devenir soi. A l’aide de schémas, analyse de la nature complexe de la projection et du transfert qui se nouent dans la relation thérapeutique médecin/patient. La tâche du médecin consiste à faire comprendre au patient le sens du transfert afin de lui faire réintégrer sa personnalité. Schématisation et analyse du double croisement des sexes symbolisé dans le Rosarium et dans les contes. Ce double croisement se retrouve dans la vie sous des formes variées et complexes. Dans un sens psychologique, la complexité du « cross–cousin-marriage » se retrouve dans le transfert. Dans un monde rationnel, on estime nécessaire que l’individu tente consciemment d’intégrer sa personnalité afin de s’opposer à la dissociation psychique de l’homme moderne. 17 références.
000584 – Problèmes spécifiques de la psychothérapie. III. La psychologie du transfert : une présentation des phénomènes de transfert, basée sur les illustrations du rosarium philosophorum. 3. la vérité nue. (1946)
In Jung, Collected Works of C. G. Jung, Vol.16, 2nd ed., Princeton University Press, 1966, 384 p. (p. 236-240), (§450-452), & Jung, PSYCHOLOGIE DU TRANSFERT, Albin Michel, Paris, 1980, (p.98-102).
L’image du couple nu, symbole du soleil et de la lune, est analysé comme le symbole de l’union du conscient et de l’ombre. Le texte accompagnant cette image montre que les alchimistes reconnaissaient les implications morales et psychologiques de leur opus. La présence de la colombe au-dessus des figures nues montre que l’union est spirituelle aussi bien qu’érotique. L’image est analysée psychologiquement : l’émergence dans le conscient de l’instinct et de la psyché primitive ; le moi et l’ombre ne sont plus séparés ; une unité précaire est atteinte. Une référence.
000585 – Problèmes spécifiques de la psychothérapie. III. La psychologie du transfert : une présentation des phénomènes de transfert, basée sur les illustrations du rosarium philosophorum. 4. L’immersion dans le bain. (1946)
In Jung, Collected Works of C. G. Jung, Vol.16, 2nd ed., Princeton University Press, 1966, 384 p. (p. 241-246), (§453-456), & Jung, PSYCHOLOGIE DU TRANSFERT, Albin Michel, Paris, 1980, (p.103-109).
Présentation de plusieurs versions du thème de l’immersion dans le bain et analyse de ses implications religieuses et psychologiques. Selon les alchimistes, cette « solutio », ou dissolution du roi et de la reine, représente le retour au stade initial secret dans le ventre maternel ; une nouvelle naissance se prépare dans l’eau lustrale. Le roi signifie l’esprit, la reine représente le corps. Ils ne peuvent être unis que dans l’âme, un être hermaphrodite symbolisé par le mélange d’eau et d’huile. Rapprochement entre cette image alchimique et la messe où les deux substances se mêlent dans le calice. L’immersion dans le bain signifie psycho-logiquement la descente dans l’inconscient, la colombe représentant l’union des opposés d’en haut et le bain, celle d’en bas : opposition et identité. En termes de transfert, cela représente le stade où l’on prend acte des fantasmes sexuels teintant le transfert tandis que demeure le désir d’une totalité trans-cendante. 9 références.
000586 – Problèmes spécifiques de la psychothérapie. III. La psychologie du transfert : une présentation des phénomènes de transfert, basée sur les illustrations du rosarium philosophorum. 5. La conjonction. (1946)
In Jung, Collected Works of C. G. Jung, Vol.16, 2nd ed., Princeton University Press, 1966, 384 p. (p. 247-256), (§457-474), & Jung, PSYCHOLOGIE DU TRANSFERT, Albin Michel, Paris, 1980, (p.110-120).
L’image du roi et de la reine immergés dans le bain et unis dans une étreinte passionnée est analysée comme un symbole biologique de l’union des opposés. La conjonction donne naissance à quelque chose qui est un et unifié. L’eau est interprétée comme la solution bouillonnante dans laquelle les deux substances opposées s’unissent. En psychologie, le transfert tel qu’il est symbolisé par la conjonction, surgit involontairement. En tentant de résoudre le transfert, le médecin est invité à ne pas violenter l’inconscient du patient. 2 références.
000587 – Problèmes spécifiques de la psychothérapie. III. La psychologie du transfert : une présentation des phénomènes de transfert, basée sur les illustrations du rosarium philosophorum. 6. La mort (1946)
In Jung, Collected Works of C. G. Jung, Vol.16, 2nd ed., Princeton University Press, 1966, 384 p. (p. 257-266) (§467-474), & Jung, PSYCHOLOGIE DU TRANSFERT, Albin Michel, Paris, 1980, (p.121-131).
L’image alchimique du roi et de la reine, gisant morts dans la mer devenue sarcophage, est interprétée comme l’image archétypique d’une étape au cours du processus d’individuation. Le roi et la reine se sont fondus en un seul être à deux têtes. Lorsque les opposés sont réunis, toute énergie disparaît. L’image représente la « putrefactio », le délabrement d’une personne qui fut vivante et d’où va surgir un nouvel être vivant : l’hermaphrodite. Il y a un soupçon d’inceste qui doit être sanctionné. La conjonction est considérée comme l’union entre la conscience lucide et la lumière nocturne c à d l’inconscient, entre le côté masculin de la femme, l’animus, et le côté passif féminin de l’homme, l’anima. L’animus et l’anima représentent des personnalités semi-collectives et impersonnelles et leur conflit doit être traité sous cet angle. L’inconscient, le conscient et le surmoi ont souvent des intentions opposées. On conclut que l’union du conscient et de l’inconscient s’achève par la combinaison des deux dans le soi qui est aussi bien moi et non-moi, subjectif et objectif, individuel et collectif. 4 références.
000588 – Problèmes spécifiques de la psychothérapie. III. La psychologie du transfert : une présentation des phénomènes de transfert, basée sur les illustrations du rosarium philosophorum. 7. L’ascension de l’âme. (1946)
In Jung, Collected Works of C. G. Jung, Vol.16, 2nd ed., Princeton University Press, 1966, 384 p. (p. 267-272), (§475-482), & Jung, PSYCHOLOGIE DU TRANSFERT, Albin Michel, Paris, 1980, (p.132-138).
Dans le Rosarium, l’image alchimique de l’âme s’élevant au ciel est analy-sée et comparée à la désorientation psychique. La conscience du moi s’est évanouie avec la reconnaissance par le patient de l’inconscient collectif et du non-moi psychique. Le médecin et le patient doivent tous deux tenter de dépasser cet état inanimé. Confronté à la désorientation de son patient, le médecin doit faire appel à des idées et des perspectives capables de stimuler le symbolisme inconscient et il doit éviter un intellectualisme abstrait. Il doit chercher à stimuler l’activité mentale du patient pour que celui-ci arrive à intégrer l’inconscient dans le conscient. En décrivant d’autres aspects de l’image, on constate que leur interprétation psychologique aboutit au mystère de l’expérience intérieure qui défie la description scientifique. 9 références.
000589 – Problèmes spécifiques de la psychothérapie. III. La psychologie du transfert : une présentation des phénomènes de transfert, basée sur les illustrations du rosarium philosophorum. 8. La purification. (1946)
In Jung, Collected Works of C. G. Jung, Vol.16, 2nd ed., Princeton University Press, 1966, 384 p. (p. 273-282), (§483-493), & Jung, PSYCHOLOGIE DU TRANSFERT, Albin Michel, Paris, 1980, (p.139-149).
Le processus de purification, illustré par la rosée qui tombe sur l’être à deux têtes dans le sarcophage, est expliqué par les citations extraites du Rosarium. L’eau symbolise la sagesse et l’esprit, comme dans la parabole du Christ et de la samaritaine au bord du puits. Dans l’image du Rosarium, la rosée est l’humidité qui annonce le retour de l’âme en train de se réaliser grâce à une intervention divine et non par le savoir. Cette interprétation met l’accent sur l’idée que le patient doit aller au-delà de la compréhension intellectuelle afin de développer une relation de sentiment avec l’inconscient. Lorsque ceci est réalisé, il doit se tourner vers l’activité imaginatrice de l’intuition qui ouvre une perspective sur la totalité et permet d’y péné-trer : l’union des opposés a fait surgir la lumière hors des ténèbres de la nuit pour révéler le véritable sens de cette union. 6 références.
000590 – Problèmes spécifiques de la psychothérapie. III. La psychologie du transfert : une présentation des phénomènes de transfert, basée sur les illustrations du rosarium philosophorum 9. Le retour de l’âme. (1946)
In Jung, Collected Works of C. G. Jung, Vol.16, 2nd ed., Princeton University Press, 1966, 384 p. (p. 283-305), (§794-524), & Jung, PSYCHOLOGIE DU TRANSFERT, Albin Michel, Paris, 1980, (p.150-176).
Le retour de l’âme illustrée par la neuvième image du Rosarium est interprétée comme la représentation d’un processus transcendant équivalent aux développements intérieurs du non-moi psychique. L’homme rationnel doit se différencier de l’homme éternel, mais le moi ne doit pas se laisser submerger par les vérités archétypiques de l’inconscient. La tentative de l’alchimiste d’unir le corps purifié à l’âme correspond aux efforts du psychologue pour libérer le conscient de la contamination de l’inconscient. Pour mener à bien cette tâche, l’alchimiste et le psychologue doivent tous deux s’engager dans l’introspection et l’autodiscipline. Distinction entre les psychologies féminine et masculine et les fonctions respectives de l’animus et de l’anima en la femme et en l’homme. Une longue citation de l’ouvrage d’un théologien et alchimiste du 17ème siècle est interprétée comme un mythe d’amour et la femme qui surgit de l’inconscient de l’homme comme l’anima. Bien qu’il n’y ait pas de textes d’alchimistes femmes, on pense que l’inconscient féminin développe un symbolisme compensant géné-ra–lement celui de l’homme. « L’âme », qui dans l’opus accroît la conscience, possède une caractéristique féminine en l’homme et une caractéristique masculine en la femme. On considère que les alchimistes avaient saisi l’obscurité paradoxale de la vie humaine et compris l’émergence d’une nouvelle naissance à partir des oppositions. 11 références.
000591 – Problèmes spécifiques de la psychothérapie. III. La psychologie du transfert : une présentation des phénomènes de transfert, basée sur les illustrations du rosarium philosophorum. 10. La nouvelle naissance. (1946)
In Jung, Collected Works of C. G. Jung, Vol.16, 2nd ed., Princeton University Press, 1966, 384 p. (p. 306-320), (525-537), & Jung, PSYCHOLOGIE DU TRANSFERT, Albin Michel, Paris, 1980, (p.177-193).
La dixième figure du Rosarium, la nouvelle naissance, est commentée à partir des nombres parfaits : dix est un nombre parfait représentant, à un degré supérieur l’unité, tandis que le un (l’unarius) est la « res simplex » de la création divine. Le denarius, point culminant et suprême unité, peut être interprété comme un symbole du Fils de Dieu et être relié philosophiquement à la conception platonicienne du premier homme bisexuel. Les alchimistes semblaient penser que la meilleure description d’une chose inconnaissable ne pouvait se faire qu’en termes d’opposés. On s’aperçoit que dans un long poème sur la naissance et la renaissance, le paradoxe chrétien fondamental de la virginité et de la fécondation y est évoqué : » toute chose est déjà morte et cependant par encore née ». L’inconscient serait hors du temps ce qui correspondrait à l’idée alchimique paradoxale de l’immortalité de l’homme. Historique de la compo-sante sexuelle de l’inconscient ; on conclut, contrairement à Freud, qu’elle n’en est qu’un contenu parmi d’autres. On considère que l’alchimiste, avec la quadrature du cercle, et l’homme moderne avec ses cercles et ses quaternités, tendent vers une totalité qui résout toute opposition. 8 références.
000592 – Problèmes spécifiques de la psychothérapie. III. (1946) La psychologie du transfert : Epilogue
In Jung, Collected Works of C. G. Jung, Vol.16, 2nd ed., Princeton University Press, 1966, 384 p. (p. 321-323), (§538-539), & Jung, PSYCHOLOGIE DU TRANSFERT, Albin Michel, Paris, 1980, (p.194-201).
On donne les raisons qui ont fait choisir les projections alchimiques incons-cientes pour expliquer le processus du transfert. L’alchimie projette les contenus inconscients sous des formes archétypiques comme le font les contes et les rêves, les visions et les fantasmes de l’imagination. Le mariage mystique (la conjonction correspond au transfert non seulement en psychothérapie et mais aussi dans les relations humaines normales. Cette similitude justifie l’utilisation d’un document historique symbolique pour conforter les arguments et les expériences liés au transfert. L’analyse de la série d’images sert à illustrer sous un jour diffé-rent le processus du transfert, un processus que l’on estime représenter l’un des syndromes les plus importants du processus d’individuation. En outre, grâce aux contenus collectifs et aux symboles, on transcende la personnalité individuelle.
000593 – Appendice : Les réalités de la psychothérapie pratique
In Jung, Collected Works of C. G. Jung, Vol.16, 2nd ed., Princeton University Press, 1966, 384 p. (p. 327-338), (§540-564).
Afin de mettre en garde les thérapeutes contre une trop grande fidélité à certaines méthodes lors de leur tentative de traitement, on analyse le caractère atypique et individuel des perturbations psychiques. En effet, même les termes des diagnostics : hystérie, névrose obsessionnelle ou schizophrénie, admettent des définitions variées ; il n’est donc pas surprenant que des méthodes théra-peu-tiques rigides ne puissent convenir à des patients individuels. -Les thérapeutes sont également invités à se méfier des dangers du contre-transfert par lequel un analyste pourrait s’identifier de trop près à son patient et ce à cause de sa propre névrose ou par manque de savoir. Présentation du cas d’une jeune femme dont les rêves et les symptômes physiologiques ne pouvaient pas être compris par l’analyste. On n’a pu progresser qu’après avoir découvert que son état coïncidait avec le symbolisme du yoga tantrique auquel elle aurait pu être confrontée durant son séjour à Java. La compréhension de la philosophie tantrique aida la patiente à mener une vie ordinaire d’épouse et de mère. Ce cas illustre la procédure psychothérapique et souligne la véritable tâche du thérapeute : découvrir et encourager l’individualité du patient et lui permettre d’unir les expériences de son enfance et de sa vie adulte.