Hitchcock et l’ennui

Nombreux sont les personnages qui s’ennuient dans les films d’Alfred Hitchcock. Certains d’entre eux s’en plaignent ouvertement. Tel James Stewart dans Fenêtre sur Cour, qui a du mal à supporter, après un grave accident, l’immobilité à laquelle il est contraint. Pour d’autres, prisonniers du lien névrotique qui les attache à la mère, l’ennui est existentiel (La Mort aux trousses, Les Oiseaux), et parfois mortifère (Psychose).

Sans doute Hitchcock a-t-il dû beaucoup s’ennuyer pour avoir su si bien nous donner à vivre, par le jeu du suspense, un temps où le rythme, l’émotion et l’enfance retrouvent enfin leurs pouvoirs.

Aimé Agnel, psychanalyste, est l’auteur de «L’homme au tablier, Le jeu des contraires dans les films de Ford» (La Part Commune, 2002 et 2006), et de «Jung, la passion de l’Autre» (Essentiels Milan, 2004). Il a dirigé deux ouvrages collectifs : Le Vocabulaire de C. G. Jung et le Dictionnaire Jung (Ellipses, 2005 et 2008).
Aimé Agnel
Site de l’éditeur Ellipses

Partager